Festival du film d'animation d'Annecy 2025
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9 juin 2025
De retour dans ce merveilleux festival, si jeune, convivial et cosmopolite. C'est toujours un plaisir immense de retrouver les petites manies d'avant-séance : ses "lapin !", ses vols d'avions en papier, ses bruits d'eau et ses "il va faire tout noir" (ceux qui connaissent comprendront).
Je commence cette année avec une superproduction chinoise des studios Winsing, Into the mortal world (3/5), d'une qualité technique tout à fait digne des productions américaines. L'animation 3D est parfaite, le film inclut les petites bêtes fétiches toutes mignonnes et le scénario est très ambitieux : il s'agit pour résumer d'un conflit entre dieux qui trouve un prolongement sur Terre. L'ensemble est spectaculaire mais j'ai trouvé qu'il y manquait l'émotion et un peu de clarté. Le scénario est tiré d'un conte chinois et présente l'intérêt de nous initier à plusieurs aspects de la culture chinoise. Je poursuis mon expérience asiatique avec l'excellent ChaO (4/5), des studios japonais Studio4°C. Le réalisateur Yasuhiro Aoki parvient à nous charmer avec un dessin extrêmement poétique (qui rappelle les aspects les plus oniriques de Miyazaki), une mise en scène imaginative et un scénario délicieux. Une franche et belle réussite, qu'on pourra découvrir dans les salles françaises puisque le film a un distributeur, Eurozoom.
Fin de journée dans la grande salle Bonlieu pour la présentation de Planètes (3/5), le film-ovni de Momoko Seto, dont les quatre personnages sont des akènes de pissenlit voyageant de planète en planète. Sans parole, le film parvient à rendre l'épopée de ces aimables végétaux palpitante, mélangeant animation douce et prises de vue réelles. Dans ce film hors norme, chevaucher une limace devient une aventure. Présenté en clôture de la Semaine de la Critique à Cannes, Planètes sera à coup sûr un des films d'animation à voir dans les mois à venir (sortie prévue en avril 2026).
13 juin
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Deuxième journée au Festival avec un film allemand en stop motion, Memory Hotel (2/5). Le réalisateur Heinrich Sabl est présent dans la salle, visiblement très ému. Il nous dit que le film représente 20 ans de sa vie. Malheureusement, le résultat est trop confus pour être vraiment plaisant. Le sujet est ardu (le sort tragique d'une jeune allemande pris au piège d'un hôtel lors de l'arrivée de l'Armée Rouge), aucun des personnages n'est vraiment attachant, le style est difficile d'accès (un Wes Anderson expressionniste, si vous pouvez imaginer). C'est ambitieux, mais cela n'entraîne aucun plaisir.
Amélie et la métaphysique des tubes (3/5) est beaucoup moins ambitieux, mais bien plus réussi. Tiré d'un récit d'Amélie Nothomb, le film raconte la toute petite enfance de l'écrivaine au Japon. L'animation est sage et sans aspérité, les couleurs pastels sont kawaï, le scénario joue la corde sensible à bon escient et j'ai été finalement charmé par cette évocation des tourments de l'enfance. La petite Amélie est craquante. Mon questionnement est de savoir à quel public s'adresse le film : un peu trop sérieux pour les enfants (on y parle de Dieu, de la mort, de la guerre), et peut-être un peu trop "mignon" pour les adultes.
A l'année prochaine Annecy !