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Christoblog

Articles avec #claudia cardinale

Gebo et l'ombre

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/56/92/20197665.jpgAlain Resnais a 90 ans et ça ne se voit pas.

Manoel de Oliviera à 103 ans, et ça se voit.

Autant Vous n'avez encore rien vu est un film vif, plein d'intentions et d'imagination, autant Gebo et l'ombre est un film empesé, sépulcral, comme réalisé d'outre-tombe.

L'intrigue, de style dostoievskien, est noire et peu intéressante. Elle est tirée d'une pièce d'un obscur écrivain portugais, Raul Brandao (1923).

De Oliveira a écrit les dialogues, qui semblent renvoyer à l'avant-dernier siècle et forment une loghorée générant un ennui profond. L'esprit du spectateur souhaite s'échapper de cette morose prison verbale, mais les plans fixes interminables et la pauvreté du décor l'en empêchent.

Reste alors la possibilité de guetter que Michael Lonsdale trébuche sur une difficulté (comme "Que ne donnerions-nous pas ?"), de constater que Claudia Cardinale, en bonne italienne, annonce ou conclut toutes ses répliques par un geste illustratif, et que Jeanne Moreau garde son espiéglerie de jeunesse dans son corps de vieille femme.

Les acteurs portugais fétiches sont aussi là (Ricardo Trepa et Luis Miguel Cintra), parlant français avec un accent curieux qui m'a empêché de bien me concentrer sur ce qu'ils disent. Trepa en particulier mange les syllabes et le "r" ce qui l'amène à dire "voa" au lieu de "voleur". C'est assez dérangeant.

Si on excepte la photographie assez proche des tableaux flamands (mais dont il faut accepter le caractère résolument factice), le film ne présente aucun intérêt.

Du maître portugais je n'avais déjà pas aimé L'étrange affaire Angelica.

 

1e

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Un balcon sur la mer

Marie-Josée Croze. Les Productions du Trésor - Europacorp - France 3 Cinema - Pauline's AngelJe n'attendais que très peu du film, et c'est ce que j'ai eu.

Le début est pourtant pas mal du tout. Belle mise en scène, intrigue légèrement hitchcockienne sur le thème de l'usurpation d'identité sur fond d'Algérie française, beaux parallèles présent/passé, enfants/adultes... peut-on rattraper le temps perdu ? Si Dujardin ne me convainc toujours pas dans les rôles sérieux, Marie-Josée Croze est plutôt bonne. Une belle lumière aussi.

Pourquoi le film se saborde-t'il brusquement vers son premier tiers en révélant platement et gauchement (pauvre Claudia Cardinale, c'est bien triste de la voir dans cet état) son mystère nodal, puis en greffant des intrigues improbables et inintéressantes (l'arnaque, la romance entre l'héroïne et l'italien) : on se le demande.

Plus le film avance, plus il devient insipide et sans âme, finissant carrément dans le pathétique ridicule, pélerinage nimbé de bonnes intentions en Algérie, et final sous la pluie étiré au possible ("Je me suis perdu" !) en passant par une tirade très mal écrite de Dujardin dans un appartement vide.

Probablement Nicole Garcia a mis trop d'elle même dans ce film, son implication l'a paralysée dans son expression, et le résultat réussit à ne pas être émouvant alors que sa matière première est potentiellement super-mélodramatique.

Bien essayé, mais donc raté au final.

 

2e

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