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Articles avec #amelie bonnin

Partir un jour

Le film d'ouverture du Festival de Cannes 2025 nous rappelle une évidence : le propre du bon cinéma est avant tout de générer des émotions chez les spectateurs.

Partir un jour, de ce point de vue-là, est un beau et grand film. On y rit d'abord franchement, du fait d'une écriture très subtile et précise d'une part (le carnet du papa, la partie de Times Up et le cas "Dupond"), et grâce au don comique intrinsèque de plusieurs acteurs et actrices du casting d'autre part, Dominique Blanc et François Rollin en tête.

Amélie Bonnin parvient aussi à distiller tout au long de son film une profonde émotion, générée par la confrontation des lignes de vie qui ont existé, et de celles qui auraient pu exister. De cet enchevêtrement de possibilités avortées et d'espoirs renouvelés, sourd une douce mélancolie, qui parvient à n'être jamais triste.

Il faut ajouter à toutes les qualités du film une capacité rare à décrire un milieu social de province pas très favorisé sans misérabilisme (les restaurants pour routiers, belles métaphores pour une histoire de départ et de retour). Pour colorer ce tableau riche et complexe (on pourrait y ajouter plusieurs autres thématiques, comme la cuisine et la maternité), la réalisatrice choisit d'essaimer quelques chansons populaires fredonnées par les personnages, mais ce choix ne fait pas de Partir un jour une comédie musicale. Chaque passage de ce type agit plutôt comme un exhausteur de goût, qui relève avec mesure ce qu'on vient de voir.

Chaque grand film comprend une scène emblématique, et je dois dire que cela faisait bien longtemps que je n'avais éprouvé aussi violemment le sentiment d'allégresse que me procure une scène parfaitement réussie : il s'agit bien sûr ici du souvenir de la patinoire, bijou d'écriture et de mise en scène.

Un grand film, léger comme l'air.

 

4e

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