Starbuck
La réussite de Starbuck, c’est l’irrésistible drôlerie qu’arrive à
installer très rapidement Ken Scott et son acteur Patrick Huard, drôlerie générée (en tout cas pour nous Français) par l’impayable accent québécois et ses idiotismes, mais aussi par le caractère
droopiesque du personnage de Starbuck, loser de première bourre accumulant les échecs de tous ordres.
La première partie du film, qui flirte avec la cruauté dans sa description du « héros » et de son environnement de boucherie familiale, est donc très réussie.
Le sujet de la demande de lever du secret, pour les enfants issus de dons du sperme, entre d’autre part parfaitement en résonnance avec l’actualité récente, et on est franchement curieux du tour que le scénario va bien pouvoir donner au pitch initial assez bien vu. Malheureusement la réponse est : un tour convenu, rempli d’hyper-bons sentiments et au final un peu mièvre.
Les enfants de Starbuck s’avéreront donc bien gentils (et curieusement tous interchangeables, sans personnalité, comme s’ils constituaient encore une colonie de spermatozoïde indifférenciés). Les aspects les plus noirs ou cyniques de l’histoire seront gommés au profit d’une avalanche de gestes sublimes (le don du père) et de péripéties tire-larme (le nouvel enfant).
Les personnages secondaires ne seront pas suffisamment exploités (le copain avocat a pourtant du potentiel) et même ignorés (mais où sont les mères ?).
Le film passe donc en partie à côté de son sujet, à moins qu’on considère qu’il ne visait rien d’autre qu’à être un convenable feel good movie au sirop d’érable, ce qu’il réussit très bien.
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