Monsieur Lazhar
L'académisme est-il soluble dans l'émotion ?
Voilà la question qu'on peut légitimement se poser après avoir vu le film du québécois Philippe Falardeau. Parce qu'autant le dire tout de suite, il est difficile d'imaginer une façon de faire un film qui soit en apparence plus simple que celle-ci, une approche des sentiments plus pudique ou un jeu d'acteur plus convenu.
Le film possède donc tous les attributs pour se faire dégommer par le critique moqueur et mauvais esprit...
...et pourtant, malgré toute ma mauvaise foi habituellement acide, je dois bien admettre que malgré son aspect si lisse, Monsieur Lazhar arrive à toucher au coeur. La prestation étrange, un peu lunaire, de Fellag y est certes pour beaucoup, mais la façon de jouer des enfants, notamment du couple principal (photo ci-dessus), aussi.
La mise en scène, qui peut paraître un peu lymphatique, est parfois percutante, comme dans cette scène de pré-générique, très maîtrisée.
Sur le fond, alors que le film parle de la mort sous différents aspects (suicide, attentats), il ne parvient pas à être complètement triste. S'il peut apparaître simpliste, on découvre progressivement plusieurs pistes, plusieurs sujets, qui au final en fond un puzzle assez complexe. Ce sont ses nombreuses petites contradictions qui rendent attachant Monsieur Lazhar.
Je conseille donc.
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