Lola
J'ai été voir Lola en souvenir d'un réalisateur philippin, autrefois renommé, décédé en 1991, et qui s'appelait Lino Brocka.
J'ai vu de lui un film, Bayan Ko, que peu de ceux qui liront cet article auront vu, mais qui, pour moi, est un des films qui a marqué mon entrée en cinéphilie, en 1985.
Les Philippines sont depuis restées discrètes dans le domaine du cinéma, jusqu'à l'irruption du doué Brillante (le bien nommé) Mendoza. Je n'ai pas vu les premiers films de ce dernier (Serbis, Kinatay), fortement auréolés d'une aura scandaleuse (pornographie, viol, meurtre).
Venons-en à Lola : le prétexte est simple. Une rixe entre deux jeunes gens tourne mal. L'un meurt. Les deux protagonistes ont des grands-mères (lolas) à forte personnalité. Les deux familles sont très pauvres. La grand-mère de la victime veut un enterrement décent pour son petit-fils, la grand-mère de l'infortuné assassin souhaite un accord à l'amiable avec la famille de la victime : en clair, verser une grosse somme pour solde de tout compte, et que son fils soit libéré. Les deux grands-mères vont-elles arriver à trouver un accord ?
Sur cette intrigue simplissime, Mendoza tresse un film qui n'est pas horrible, mais qui n'est pas non plus passionnant. Le film vaut pour deux choses : le jeu des deux grand-mères, spectaculaire dans leur énergique détermination, mais attendu, et surtout la description quasi documentaire d'une Manille sous les eaux : ses vols à la tire, ses tribunaux de quatre sous, ses taxis collectifs, ses prisons surpeuplées, ses usuriers, ses vendeurs ambulants.... c'est sous cet aspect "terrain" que le film peut le plus intéresser.
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