La fin du silence
J'ai pour principe de ne pas dézinguer les premiers films.
En plus celui-ci se passe dans les Vosges (ma terre natale, nobody's perfect), qui forment un arrière-plan tout à fait séduisant, et, à mon avis, pas assez exploité par le cinéma français.
Le film rappelle dans son installation les pires coins forestiers vus sur grand écran : Délivrance, ou plus récemment Essential killing ou Winter's bone.
La première scène subjugue par la maîtrise affichée par le réalisateur, Roland Edzard. C'est fluide, c'est prenant, c'est brutal.
Puis, tristement, le film semble ensuite victime d'une sorte d'arythmie maladive qui le fait passer par des stades de profond malaise (dans ces moments, il frôle l'excellence, comme si les Dardenne rencontraient l'écrivain vosgien Pierre Pelot), et par des phases quasi-inutiles, qui ne semblent vouées qu'au remplissage devançant le prochain pic d'intensité.
On pense aussi souvent à la tragédie grecque, et si la trame narrative comporte bien des trous (comme si le film était un moyen-métrage un peu délayé), l'intensité du jeu des acteurs rend l'expérience assez plaisante.
Bon, soyons francs, ce n'est pas génial et peu de gens le verront, mais c'est le premier film d'un cinéaste dont on entendra probablement parler à nouveau.
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