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Christoblog

Killer Joe

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/38/83/20161781.jpgLe dernier film de William Friedkin est à déconseiller aux âmes sensibles. Non pas qu'il soit outrageusement violent ou gore (à la Noé ou à la Refn par exemple) : il est simplement d'un noir absolu.

Nous pénétrons dès le début au sein d'une famille white trash du plus pur style : caravane, père d'une bêtise abyssale, belle-mère d'une vulgarité insondable, fils complètement raté échouant lamentablement dans toutes ses initiatives, fille sexy et bébête se réfugiant dans son monde secret. Tout ce laid petit monde vit en Louisiane et décide de concert de supprimer la mère (absente) pour toucher l'assurance vie. Pour cela entre en jeu un tueur glaçant, incarné par le formidable Matthew McConaughey.

Evidemment, l'histoire finira très mal.

Plus qu'un film violent, Killer Joe est une formidable machine a exposer la veulerie, la traitrise, l'imbécillité crasse, le vice et la perversion. C'est ce qui a valu au film une sortie des plus limitées aux USA.

Friedkin semble prendre un malin plaisir à torturer notre sens moral, en multipliant les scènes dérangeantes, telle celle de la fellation pratiquée sur un pilon de poulet, assez terrifiante de perversité voyeuriste - et immédiatement culte. L'innocence est maltraitée tout au long du film, puisque la jeune fille est donnée en caution au tueur qui en abuse immédiatement, avec une efficacité absolument redoutable et un brio qui rend Friedkin l'égal des plus grands maîtres du cinéma hollywoodien.

En tant que spectateur il faut bien avouer que le plaisir éprouvé à la vision de Killer Joe est un brin inavouable, mélange de sidération exaspérée et d'excitation coupable.

Pour ma part, un petit regret concernant le dernier plan : je n'aurais pas fini le film ainsi. Mais je ne suis pas Friedkin, Dieu merci.

 

3e

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S
Perso j'ai été un peu dérangé par ce film pour la vision de la femme qu'il propose, même si l'histoire se passe au fin fond du Texas chez ce qu'on appellerait ici vulgairement des "bouseux". Car je n'ai pas l'impression que ces violences faites aux femmes soient réellement dénoncées ici, par contre montrées froidement ça c'est clair.
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B
« Ce qui est ennuyeux, c’est qu’on est condamné à faire toujours pluss. Pas l’choix, sinon ils viendront plus ». C’est en substance ce qu’ont dû se dire les équipes de production et de réalisation<br /> de ce film racoleur qui cherche à fixer les imaginaires, et qui y parvient. Le scénario tient la route, la réalisation est très professionnelle ; le casting est particulièrement soigné, et<br /> l’ensemble est à tous points de vue extrêmement bien fait. On y trouvera tous les ingrédients que le bon goût et la morale réprouvent, mais avec toujours ce petit quelque chose en pluss, comme un<br /> art consommé du vice, celui qui fait la différence d’avec le commun des drames vulgaires. La plus mince lueur d’innocence y sera bafouée dans les règles, de telle sorte qu’il soit clair, une fois<br /> pour toutes, que l’homme n’est qu’une énorme erreur.<br /> <br /> On tient là une belle adhésion, marchande et contresignée, au mal et à son mépris originel du genre humain ; aussi rationnelle et froide que profondément misérable. Sympathy for the devil.
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P
D'accord avec toi pour tout, de même que pour le dernier plan. J'aurais coupé 2 secondes plus tard moi aussi... Mais je ne suis pas Friedkin non plus ;)
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C
<br /> <br /> Si on nous donnait notre chance, on en ferait un beau de film, je te le dis...<br /> <br /> <br /> <br />
H
J'ai adoré !
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