Hara-kiri : mort d'un samouraï
Hara kiri est un remake (assez fidèle paraît-il) d'un vieux film de
Kobayashi. Il a été réalisé par Takashi Miike, réalisateur japonais prolifique (jusqu'à 4 films par an) et réputé pour l'extrême variété des genres qu'il aborde, souvent avec des styles très
différents, et baroques.
N'en connaissant pas le scénario, j'ai découvert le film absolument sans a priori, en m'attendant plutôt à assister à de nombreux combats de sabre. Or, le film est presque exempt de ce type de scène.
Le début a été pour moi une sorte d'émerveillement. Une mise en scène d'un classicisme extrême, très douce, une succession de plans d'une beauté insensée, une histoire intrigante qui se met tranquillement en place.
Le plaisir de retrouver ce Japon éternel, amoureux des belles choses et des beaux gestes, décuple le plaisir. Le réalisateur prend plaisir à caresser avec sa caméra des intérieurs aux peintures magnifiques, des objets conçus dans l'idée de les rendre à la fois les plus beaux et les plus simples, des plats et des bouquets divinement composés, des gestes d'une élégance extrême. L'impression ressentie est magique.
Passée l'agréable surprise initiale, le film emprunte malheureusement les chemins d'un mélodrame réaliste beaucoup trop balisé, avant de rebondir sur la fin.
Par ces temps de Fukushima et de crise, le film interpelle fortement la notion d'honneur si chère aux Japonais encore aujourd'hui, mais aussi celles de compassion, de pitié. Un peu long (à l'image de la scène de combat finale, qui s'éternise), et un peu trop sage certainement, mais d'une incroyable beauté visuelle.
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