Copie conforme
Il fait chaud à Nantes. L'été arrive et je
vais voir le dernier Kiarostami au Katorza alors que le Palmarès n'est pas encore tombé : je me crois un peu à Cannes... les quais de Pornic vont bientôt ressembler à la Croisette.
L'idée du film est bonne : on voit un couple se former. Lui, essayiste qui vient de publier un livre sur la copie dans l'art, elle, qui tient une galerie et a un enfant ado. Le couple nouveau-né,
à la faveur d'un quiproquo, se mue en couple qui se déchire après 15 ans de mariage.
Belle idée, ratage complet. Copie conforme n'est pas un film, mais l'idée d'un film.
On voit par là que la place de Kiarostami est plus aujourd'hui dans les galeries d'"art contemporain que dans les salles de cinéma. Car de cinéma, il n'est guère question dans Copie conforme : la
direction d'acteur y est exécrable (même Binoche semble buter sur les mots), la mise en scène outrageusement explicite, les symboles ridicules dans leur lourdeur démonstrative. Un seul exemple ?
Pour illustrer l'incommunicabilité dans le couple, quoi de mieux que de montrer Binoche tenter d'exprimer ses voeux de bonheur à de jeunes mariés à travers une fenêtre qui ne veut pas s'ouvrir...
et tout est à l'avenant, profondément ennuyeux, désespérément pataud.
Mon esprit était si peu impliqué dans ce que je regardais que j'ai pu imaginer plusieurs Copies conformes (rigolo non, des copies de copie, non ?), même histoire, mais tournés par Lynch,
Cronenberg, Kieslowski, Bergman ou Sirk. Des cinéastes.
Et maintenant, attendons dimanche, l'heure du Palmarès et de la diffusion du dernier épisode de Lost, au soleil.
Commenter cet article