Breathless
Breathless est à l'image de son acteur / réalisateur Ik-june Yang : irréductible.
On a beau avoir utilisé mille fois les expressions coup de poing, en apnée, d'une dureté sans concession, à propos de dizaines de films, ce sont ces mêmes expressions qui viennent à l'esprit lorsqu'on tente de décrire l'étrange expérience que constitue la vision du premier film de ce nouveau prodige du cinéma coréen.
Sang-hoon est un impitoyable recouvreur de dettes. Lorsque son chemin croise celui d'une jeune lycéenne, Yehon-hee, c'est d'abord pour un échange de crachat et de beignes bien senties. On découvrira progressivement que des péripéties communes les rapprochent : famille disloquée, amours amputées, fratries compliquées.
Plus que par l'intérêt de son intrigue (passablement confuse), c'est par sa mise en scène désordonnée et iconoclaste que le film se distingue. Témoins les dernières séquences du film : plan fixe légèrement tremblant sur un visage ensanglanté, caméra virevoltante autour de personnages radieux, avant une explosion de douleur filmée presque hors cadre, faux souvenirs en super 8 délavé.
Le film n'obéit à aucune autre règle que celle d'inventer continuellement les formes de son débordement.
C'est saisissant, pas forcément maîtrisé, mais cela donne envie de voir la suite.
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