Une grande fille

C'est peu dire que le premier film de Kantemir Balagov, Tesnota, fit l'effet d'une bombe au Festival de Cannes 2018. Je tombai moi-même en extase devant la perfection de ce premier film, qui positionnait son auteur dans la cour des très très grands cinéastes contemporains (disons l'égal de Nuri Bilge Ceylan ou de Zviagintsev).
Le deuxième film de l'ex-assistant de Bela Tarr était donc attendu au tournant.
En s'attaquant à une période emblématique de l'histoire russe (l'après guerre à Stalingrad), Balagov ne choisit pas la facilité. Et pourtant il réussit à peu près sur toute la ligne son défi de reconstitution historique : photographie et travail sur la couleur admirables (mille bravos à la chef op Kseniya Sereda ), mise en scène au cordeau, décors et costumes formidables.
Formellement, Une grande fille est une splendeur. On peut cependant reprocher au film des longueurs perturbantes lors de scènes pénibles.
C'est donc très beau et souvent très dérangeant : un tour de force qui fait de ce deuxième film un typique "film de festival".
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