Seul sur mars
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Seul sur mars adopte le parti-pris d'un réalisme extrême, si tant est qu'on puisse parler de réalisme pour un voyage qui n'a jamais eu lieu, et n'aura pas lieu avant longtemps.
Sous cet angle, il faut reconnaître qu'il est parfaitement réussi : Ridley Scott évite les effets dramatiques inutiles, ainsi que les épanchements larmoyants.
Matt Damon est l'acteur parfait pour un exercice de neutralité de ce type : gendre idéal, charisme d'un caniche neurasthénique, personnalité d'une éponge, optimisme à toute épreuve, ingéniosité jamais prise en défaut. Ce genre de type qui, quand il pète un plomb face à l'imminence d'une mort prochaine, pousse la démesure jusqu'à ... frapper le toit de son véhicule avec son poing.
Le film est tellement poli, gentil, politiquement correct, qu'il en devient parfois ennuyeux, comme un devoir à la maison de Sciences physiques. Cela donne des tunnels de monologue dans un style très peu émotionnel, où il est question d'isotope, d'hydrogène, d'astro-dynamique et de vitesse d'approche.
Le film ne propose ni vision, ni débordement, ni vertige métaphysique. Et évidemment, il se termine dans un monde fraternel, dans lequel Chinois et Américains échangent des poignées de mains pleine de respect et de remerciement.
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