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Christoblog

Journal d'une femme de chambre

On pouvait espérer de Benoit Jacquot qu'il réitère sa performance des Adieux à la reine.

Malheureusement, son dernier film ne fait qu'emprunter au précédent ses astuces formelles, sans en retrouver la grâce. 

Autant le style Jacquot (des mouvements de caméra recherchés, un apprêt dans la forme et dans le jeu des acteurs) s'adaptait à la fresque fin de règne des Adieux, autant son formalisme outrancier tombe ici à plat, dans l'atmosphère très intime que l'intrigue confère au film.

Léa Seydoux confirme ici son statut d'actrice au répertoire limité, alors que Vincent Lindon joue le bourru mystérieux avec son manque de finesse habituel. 

On ne rentre pas dans cette histoire dans laquelle la servante ne parait jamais vraiment de basse extraction, et dont l'histoire ne semble à aucun moment crédible. Le casting est réellement catastrophique, à l'image de Vincent Lacoste, toujours aussi mauvais. 

Dans ce contexte décevant, la mise en scène de Jacquot parait artificielle et compassée, et on ne croit pas l'ombre d'un instant à cette histoire qui manque cruellement de sensualité.

C'est franchement raté.

 

1e  

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A
oui c'est un film très réussi , un vrai régal , beaucoup plus que les adieux à la reine où je me suis bien ennuyée . <br /> quelle magnifique photographie ! je me fiche complètement que les tenues de la femme de chambre soient en désaccord avec sa condition , elle sont si belles et si bien portées par Lea Seydoux , que je ne porte pas pourtant ds mon coeur ,elle est photographiée divinement . <br /> Vincent Lindon est odieux comme d'habitude et la moindre des politesses vis à vis du public, serait que ce" Mossieur "prenne des cours d'articulation , à croire que B.J s'en fiche .<br /> l'histoire manque cruellement de sensualité ? elle n'a rien rien à faire ds ce film , et la scène de cul entre les 2 héros <br /> est grotesque .<br /> l'histoire est tout à fait crédible , et à vrai dire pour moi l'authenticité est passée au second plan tellement j'ai été happée par la beauté des images
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B
Revenant du cinéma, je découvre avec stupeur, Chris, ta critique où le moindre adjectif (mauvais, catastrophique, artificiel, compassé...), à défaut d'atteindre la cible, résonne comme une salve impitoyable. C'est une exécution en règle. Soit. Eh bien moi, j'ai pris un grand plaisir à suivre cette 3ème adaptation du livre d'octave Mirbeau (un de mes livres de chevet) : interprétation frémissante de Lea Seydoux, sensualité à fleur de peau (de nuque surtout), beauté formelle, superbe photographie, patine étouffante des décors, mise en scène à la fois classique et contemporaine, fidèle et personnelle, alliant ellipses et sous-entendus, judicieux retour au texte originel mais en abandonnant la convention du journal en off, réquisitoire à la fois violent et farcesque de la bourgeoisie du XIXe siècle, etc. bref, les qualificatifs me manquent ! Quel film aussi magnifique qu'implacable, aussi rutilant que glaçant. Bref, un très grand Jacquot de derrière les fagots !
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