Pas son genre
Le cinéma de Lucas Belvaux (Pour rire !, Rapt, Un couple épatant, Cavale, Après la vie, La raison du plus faible, 38 témoins) présente un peu les mêmes caractéristiques que celui d'Hirokazu Kore-Eda: leurs films, qu'ils soient bons ou moyens, sont toujours d'une grande sensibilité, sous l'apparence d'un sage classicisme.
Pas son genre est en ce sens un modèle. On pourrait craindre que le pitch (un philosophe parisien tombe amoureux d'une coiffeuse à Arras) ne soit que le prétexte à bâtir une comédie romantique de plus, enfilant les clichés comme des perles.
Le résultat est tout différent. Pas son genre s'avère être d'une délicatesse extrême, doté d'un scénario très intelligent, d'une grande subtilité. La mise en scène est comme toujours chez Belvaux à la fois discrète et raffinée.
Le film est étonnant, touchant, et même brillant, par la grâce du jeu absolument magnifique d'Emilie Dequenne, qui confirme ici être une des plus belles actrices du moment. Sa prestation est magistrale, enchaînant joie de vivre, colère, résolution, amour, tristesse dans un tourbillon de sentiments qui laissent pantois. La plus belle prestation vue en 2014, sans discussion possible.
Le seul point faible du film est peut-être parfois dans les dialogues, mais pour tout le reste foncez-y, surtout si vous aimez dans un même film rire et pleurer, être séduit, inquiet et finalement bouleversé.
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