Aimer, boire et chanter
Il est désagréable de tirer sur une ambulance, mais ça l'est encore plus de tirer sur un corbillard. Alain Resnais ne m'en voudra pas de ce clin d'oeil, lui qui finit son film sur l'image prémonitoire d'un cercueil.
Où qu'il soit, il sait également à quel point j'avais adoré et défendu son film précédent, Vous n'avez encore rien vu.
Nous sommes en présence ici d'un grand écart maximum entre l'avis de la critique, qui salue en quelque sorte un maître respecté, un compagnon de route, et celui du public, qui est extrêmement mauvais (des notes très basses de 2,3/5 sur Allociné et 5,3/10 sur SensCritique).
Alors disons-le tout de suite, qu'on le prenne par n'importe quel bout, et sous n'importe quel angle, le film est très ennuyeux et raté de bout en bout. Les décors sont hideux, et hideux paraît presque un compliment tellement on peine à croire que ces élucubrations de fêtes de maternelle soit issues d'un savoir-faire professionnel. Les dialogues sont terribles, les acteurs jouent tous comme des balais (sauf Sandrine Kiberlain, qui est la seule à sembler un peu naturelle). Le sujet n'a aucun intérêt, les péripéties sont téléphonées, les dessins de Blutch sont d'une laideur insigne. Je ne vois rien à sauver dans ce naufrage catastrophique qui sent le rance et le formol, à l'image de cet image immonde d'une sorte de taupe en peluche émergeant d'un gazon synthétique.
Ite missa est.
Commenter cet article