Nebraska
Ce n'est pas seulement parce que le dernier film d'Alexander Payne porte le même nom qu'un des meilleurs albums de Bruce Springsteen que je l'adore (le film fait au Boss un clin d'oeil que je vous laisse détecter).
C'est aussi parce que tout en lui me plait. Son incroyable noir et blanc, à la fois précis et parfois un peu délavé. Ses acteurs, dont la palette de jeu varie magnifiquement (Bruce Dern, Prix d'interprétation mérité à Cannes !). Ses paysages stupéfiants de beauté. Ses péripéties qui allient humour, tendresse, causticité et pudeur.
Je prévois que bien peu partageront l'entièreté de mon enthousiasme, mais pour tout dire, je pense que j'ai avec Alexander Payne une relation très particulière : son cinéma ma parle directement au coeur, ses choix me paraissent évidents, en un mot comme en cent, je pense qu'il réalise le type de film que j'aurais moi-même aimé réaliser si j'avais été cinéaste.
Le film paraîtra lisse à certains, qui ne verront pas la fabuleuse délicatesse de la palette de sentiments qu'il expose. Il constitue aussi une plongée dans l'Amérique profonde et enfin, il est d'une drôlerie macabre et réjouie, à l'image de cette scène sublime dans laquelle la mère soulève ses jupes au-dessus d'une tombe en déclarant : "Regarde ce que tu as raté".
Hilarant, cruel, émouvant, Nebraska est un concentré de gouaille lucide, et comme toujours chez Payne, les sentiments les plus forts circulent avec une douce violence sous une surface limpide. C'est un film merveilleux.
Commenter cet article