Only lovers left alive
Le dernier Jarmusch est une merveille de poésie. Tanger et Detroit, belles et décrépites, filmées superbement, constituent l'atout majeur du film.
Tilda Swinton donne l'impression irrésistible d'être un véritable vampire (mais peut-être l'est-elle ?) et Tom Hiddleston est radicalement magnétique.
Le scénario du film est quant à lui quelconque. Je peine d'ailleurs à m'en souvenir, tellement l'intérêt de Only lovers left alive réside ailleurs : dans son aspect de gaze vaporeuse striée de riffs de guitare et de visions hallucinées. Jarmusch parvient à la fois à respecter les codes du genre (le Let me in, les balles en bois, la vitesse d'exécution, l'omniscience quant à l'âge des objets) et à les transfigurer comme si on les voyait pour la première fois.
Only lovers left alive respire la nostalgie du futur, évolue dans une sorte de ralenti qui préfigure la fin d'un monde, distille un spleen cotonneux et feutré. Les décors sont somptueux, la mise en scène est au cordeau. Les clins d'oeil sont charmants (Marlowe, Einstein, "Et aussi l'ail tant que vous y êtes", la maison de Jack White et un concert de Yasmine Hamdan).
Un plaisir d'esthète, une friandise pour gourmet.
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