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Christoblog

Articles avec #senegal

Banel et Adama

Quelle déception ! Lors du dernier festival de Cannes, le premier film de Ramata-Toulaye Sy promettait du lourd : un premier film africain d'une jeune réalisatrice franco-sénégalaise, s'éloignant des clichés naturalistes sur l'Afrique sub-saharienne. On allait voir ce qu'on allait voir.

Malheureusement, si le film s'éloigne effectivement de tout naturalisme, c'est pour mieux re-créer toute une série de clichés sur l'Afrique, sur un mode poético-mystique qui ne convainc pas.

De cette histoire d'amour efflanquée et bancale, mâtinée de fantastique, il ne me reste pratiquement aucun souvenir, si ce n'est quelques belles images baignées d'une lumière très "National Geographic" et le souvenir confus de personnages antipathiques ou vaporeux, évoluant dans un réseau de thématiques très politiquement correctes (émancipation féminine, réchauffement climatique...).

Banel et Adama est un essai épuré qui relève de la fable, et qui aurait probablement pu faire l'objet d'un moyen-métrage stylisé. Il peine à remplir toute la durée d'un long-métrage, par manque de densité narrative et de profondeur psychologique. 

Deux points positifs sauvent le film : la beauté parfois sidérante de certaines images, et l'originalité du regard. 

 

2e

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Atlantique

J'avais vraiment envie d'aimer Atlantique : de brillantes intentions, une première réalisatrice noire en compétition à Cannes, de la douceur, des bons sentiments, une originalité de ton, le sujet des migrants... mais malheureusement je ne suis jamais entré dans le film. 

La première demi-heure est quelconque : mise en scène et photographie terne, plans de remplissage à foison (l'océan filmé de trente-six façon différentes).  Une fois l'intrigue principale lancée, le film se teinte d'une tonalité irréelle assez belle et intrigante, assez vite gâchée par des choix de scénario vraiment douteux (la réincarnation de Souleymane dans le corps du policier, la différence entre ceux qui reviennent et ceux qui se réincarnent, etc). 

Le film manque de limpidité et de cohérence, il s'égare dans une rêverie dont Mati Diop espère qu'elle se suffira à elle-même, ce qui n'est au final pas le cas, même si on apprécie au passage quelques belles ambiances nocturnes et nonchalantes.

Un film plein de promesses, mais qui n'en finalise vraiment aucune.

 

2e

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Aujourd'hui

Satché se réveille. Il lui reste une journée à vivre. La nuit prochaine il s'endormira pour ne plus jamais se réveiller. C'est comme ça. Il le sait et tous ses proches le savent.

La trame narrative du film, ténue, est cependant pleine d'une sorte de suspense existentiel : Que va-t-il faire de sa journée ? Que feriez-vous dans la même situation ? Est-ce l'heure des bilans, ou celui de profiter de la vie ?

Alain Gomis utilise sa caméra avec une grande maestria, et en même temps une belle douceur. Il ne cherche pas à nous épater ou à être trop démonstratif, il se contente de nous faire sentir les sentiments des uns et des autres à petites touches, en veillant constamment à ce que le sentiment magique de la vie (de l'eau sur un visage, un pied d'enfant, une scène de pickpocket aperçue au vol) soit toujours présent à l'écran.

Le film est porté par l'acteur/poète/musicien américain Saul Williams, impeccable et très beau, et une photographie amoureuse de la lumière sénégalaise. Certaines scènes sont très belles (la dernière du film, celle où Satché se fait faire la toilette mortuaire qu'il subira le lendemain), d'autres sont un cran en dessous (la rencontre avec l'ex-maîtresse, les scènes politiques), mais l'ensemble dégage une atmosphère de quiétude tranquille très impressionnante.

Un beau film serein à découvrir.

Le cinéma d'Afrique noire sur Christoblog : Un homme qui crie

 

3e

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