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Christoblog

Articles avec #pietro marcello

L'envol

Tout est étrange dans ce curieux mélange des genres qu'est le nouveau film de Pietro Marcello. 

L'envol commence avec des images d'archives au très gros grain (vraies ou fausses ?), avant de devenir une chronique rurale naturaliste dans un paysage magnifique.

J'ai alors pensé que la trogne incroyable de l'acteur Raphaël Thierry allait être l'enjeu principal de l'histoire, quand tout à coup le film fait s'écouler le temps à toute vitesse et devient une sorte de fantaisie poétique qui ne ressemble à rien de connu.

Dans ce deuxième ou troisième film dans le film, la jeune actrice Juliette Jouan crève l'écran. L'envol s'envole vraiment, mêlant film d'animation et chansons à la Demy, figure légère d'aventurier (Louis Garrel, parfait en pilote d'aéronef) et voiles rouges battant au vent.

Le film est un bric-à-brac assez passionnant, polymorphe par son esthétique (tantôt l'image est très soignée, tantôt elle a l'apparence d'un Polaroïd) et insaisissable sur le fond.

Une belle découverte, qui me réconcilie avec le réalisateur italien, dont je n'avais pas aimé du tout Martin Eden.

Pietro Marcello sur Christoblog : Martin Eden - 2019 (*)

 

3e

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Martin Eden

Le réalisateur Pietro Marcello tente d'inclure dans son film toute la sombre complexité du roman de Jack London, en y ajoutant une propre interprétation politique. Il est du coup obligé de procéder à de larges ellipses et à de coupables raccourcis, ce qui nuit beaucoup à la consistance de l'histoire et du personnage principal.

Ses choix plastiques (de curieux inserts de films anciens, un grain de photo qui fait vieux, un décor qui n'est pas précisément situé ni dans le temps ni dans l'espace) sont osés. Pour ma part il m'ont empêché dès le début du film, et jusqu'à la fin, d'entrer véritablement dans l'histoire de Martin Eden. 

Au-delà de la photo, c'est d'ailleurs toute la mise en scène qui m'a semblé être un fastidieux exercice de retour vers le passé. Des cadrages plein visage au dernier plan rougeoyant, la plupart des images du film me sont apparues laides, compassées, datées. La prestation de l'acteur Luca Marinelli, assez artificielle, lui a valu de devancer inexpliquablement Joachin Phoenix (dans Joker) pour le prix d'interprétation masculine, lors de la dernière Mostra de Venise.

C'est pour moi, qui ai lu le livre il y a quelques mois, un affront fait au chef-d'oeuvre de Jack London, ici illustré de la pire des façons.

 

1e

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