Gerontophilia
Un jeune homme discret éprouve une attirance sexuelle pour les vieillards, et tombe amoureux de l'un d'entre eux.
Avec un pitch pareil, tourné par un réalisateur flirtant souvent avec le porno, le premier sentiment qu'on éprouve durant le film, c'est le soulagement : ce qu'on voit des relations sexuelles est acceptable, et le film est de ce point de vue ... délicat.
L'intérêt de Gerontophilia réside principalement dans l'interprétation du jeune Pier-Gabriel Lajoie, jeune homme à la fois emprunté et gourmand, surpris de découvrir ses penchants, puis avide d'y succomber. Il semble tout droit sorti d'un film de Gregg Araki, alors que la mise en scène de Bruce laBruce lorgne plutôt du côté de Gus Van Sant, personnages marchant filmés de dos, ralentis, caméra légèrement flottante, lumières blanches.
Les autres personnages sont aussi très bien interprétés : la mère, la petite copine gentiment révolutionnaire, le vieil amant, sont tous très justes dans des rôles plutôt atypiques.
Au-delà de l'originalité du sujet, de la délicatesse de la mise en scène et du jeu des acteurs, le film ne décolle cependant jamais vraiment et ne fait que recycler des recettes de comédies romantiques entre personnes que les conventions sociales opposent.
Intéressant, sans être bouleversant.