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Articles avec #john magaro

Au rythme de Vera

Certains films valent avant tout pour leur sujet. C'est assez rare, mais lorsque cela est le cas, le résultat constitue souvent un excellent moment de cinéma, qui mêle plaisir de la découverte et satisfaction de la curiosité assouvie.

En l'occurence il s'agit de relater comment le fameux concert de Keith Jarett à Cologne (toujours le disque de jazz solo le plus vendu à ce jour) est le fruit de la conjonction de l'obsession d'une jeune fille rebelle (Mala Emde, formidable) et du génie d'un musicien hors norme (John Magaro, acteur récurrent chez Kelly Reichardt, très convaincant en Keith Jarett tourmenté).

Le scénario de Au rythme de Vera entretient de façon diabolique le suspense (on sait que le concert se tiendra, et on est pourtant suspendu au chapelet de péripéties que le film déroule). Il varie aussi les points de vue, offrant le tableau poignant d'un artiste possédé par son art, puis se permettant un petit cours d'histoire du jazz face caméra, animé par un journaliste couvrant l'évènement.

En multipliant les points de vue et en s'attardant parfois sur de beaux personnages secondaires, le réalisateur israélien Ido Fluk n'hésite pas à multiplier les changements de rythme : c'est osé et souvent parfaitement réussi.

La bonne surprise de ce début d'été : un pur moment de plaisir, débarrassé de toute préoccupation esthétique.

 

3e

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LaRoy

Dans LaRoy, les clichés sont tellement nombreux et appuyés qu'on pense souvent être devant une caricature de film noir.

Un héros naïf, sa femme qui le trompe sans vergogne avec son bellâtre de frère, un tueur à gage froid et cruel, un détective incapable mais attachant, des gaffes à gogo et des cadavres qui pleuvent : il faut imaginer les frères Coen qui auraient décidé de se parodier eux-même.

Le talent de l'auteur réalisateur Shane Atkinson est de nous amuser tout en nous choquant, avec un sens du rythme très assuré. Malgré les invraisemblances et les exagérations, on finit par s'intéresser à l'évolution des personnages et à leur destinée. Il faut pour cela une interprétation impeccable de tout le casting, John Magaro (qu'on a plus l'habitude de voir chez Kelly Reichardt) en tête.

Un très honnête divertissement, joyeusement noir. 

 

2e

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First cow

Je ne suis pas un grand fan de Kelly Reichardt, pourtant portée aux nues par une partie importante de la critique, alors que par ailleurs, aucun grand festival ne l’a à ce jour récompensée.

Son cinéma atone, volontairement débarrassé de tout ce qui pourrait le rendre «agréable», ne me touche généralement pas. Je ne suis sensible ni aux longs plans dans lesquels rien ne se passe, ni au silence lancinant, ni à l'absence totale de musique extra-diégétique, ni à l’image perpétuellement grisâtre, ni aux scénarios erratiques et lymphatiques.

Ceci étant dit, First cow est probablement ce que j’ai préféré de cette cinéaste. On y trouve un synopsis assez intéressant, des scènes (presque) spectaculaires, et enfin, une véritable émotion. First cow parvient à nous donner le sentiment d’une immersion totale dans un passé réel et non fantasmé.

Les acteurs sont très bons également, avec une mention spéciale pour le génial Toby Jones (échappé de la série Detectorists), dans un rôle de grand propriétaire infect. A voir si vous êtes fan, ou simplement curieux de découvrir le travail de cette cinéaste.

 

2e

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