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Articles avec #jamel debbouze

Pourquoi j'ai pas mangé mon père

Le dessin animé de Jamel Debbouze prouve une nouvelle fois que si nous pouvons rivaliser avec les américains en terme de technique, nous sommes loin de leur niveau en terme de scénario.

Visuellement, le film est très convenable. Les références sont nombreuses (la savane du Roi Lion, les personnages rigolos de L'âge de glace, les anachronismes de Madagascar), le film ne brille pas par son originalité en terme de décors et de mise en scène, mais il est bien réalisé.

La motion capture a visiblement fasciné Jamel, qui se regarde jouer avec délectation, et qui resuscite Louis de Funés d'une façon un peu vaine. Je me demande bien ce que peuvent penser les jeunes spectateurs (qui ne connaissent pas le modèle original) de cette façon de jouer parfois incompréhensible et bien souvent irritante.

Si la technique est correcte, l'histoire est assez convenue, bien pensante et manquant cruellement d'originalité. Jamel y expose grossièrement des pistes pour que l'humanité se sente mieux : accepter la différence, accueillir l'étranger et être gentil. C'est bel et bon, mais cela ne suffit pas à remplir 1h35. 

On ne rit pas beaucoup et on se demande où est passée l'insolence braque du trublion qu'on voit habituellement sur scène. Les blagues de Jamel sont ici fort convenues et relativement peu amusantes, comme si les sept longues années nécessaires à la réalisation du film avait usé son énergie comique.

Peut-être pour les enfants, à la rigueur.

 

2e 

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Indigènes

Il y a deux façons de considérer un film comme Indigènes.

La première est cynique. Elle consiste à brocarder les bons sentiments, à ricaner des effets marqués du scénario, à gloser sur le jeu trop sage des acteurs, à caricaturer les quelques maladresses de mise en scène.

La seconde est empathique. Elle entrera en résonance avec le jeu habité de Debbouze et des autres acteurs (pas loin d'être collectivement parfaits), et vantera les mérites du final alsacien, très beau dans sa lenteur "Désert des Tartares", dans son progressif et inéluctable refroidissement.

C'est un peu court comme analyse, allez vous me dire. Oui, mais c'est comme ça. Et moi j'ai plutôt penché vers la deuxième solution, d'autant plus que le film gagne en sobriété en avançant, jusqu'à un final étrangement elliptique et rudement émouvant.

Rachid Bouchareb aurait en projet de tourner une suite à Indigènes : parviendra-t'il à garder cette sorte d'état de grâce ?

A suivre. 

 

2e

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