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Articles avec #hiam abbass

Bye Bye Tibériade

Bye bye Tibériade commence timidement. On ne sait pas trop vers où veut aller le film, et on se dit qu'il y va bien lentement.

Mais petit à petit, les éléments se mettent en place. On décode petit à petit les images qui relèvent d'archives historiques, celles qui sont issues de films familiaux, et on s'intéresse enfin à cette étrange relation entre quatre générations de femmes palestiniennes : la réalisatrice Lina Soualem, sa mère l'actrice Hiam Abbas, sa grand-mère et son arrière grand-mère.

Un des intérêts du film est d'entremêler subtilement les thématiques : l'exil palestinien (la naqba), l'attachement aux lieux, le poids des traditions, le désir d'émancipation par le théâtre, la sororité, le souvenir et la nostalgie. Tous ces éléments se marient à travers une grande variété de séquences, dont celles se déroulant en Cisjordanie sont les plus fortes.

Hiam Abbas dégage un charisme puissant. Ses propos sont principalement consacrés à son enfance, laissant dans l'ombre à peu près toute sa vie post-Palestine : elle apparait ainsi nimbée d'une sorte de mélancolie décidée qui dégage un puissant charme.

Une réussite délicate qui donne envie de suivre le travail futur de la réalisatrice.  

 

2e

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Gaza mon amour

Pourtant présenté à Toronto et à Venise, et porté par de bonnes critiques, Gaza mon amour m'a déçu.

Le film des frères Nasser (encore une fratrie de cinéastes !) juxtapose deux histoires sans grand rapport : un pêcheur d'un certain âge trouve un bronze antique d'une part, et il cherche à se marier avec une femme de son âge qui travaille dans un magasin de vêtement d'autre part.

Le film, plan-plan, est assez roublard pour passer pour le film "qui montre Gaza sous un autre jour", mais il possède en réalité tous les attributs du film d'auteur pour festival : rythme ralenti, plans savamment composés et allusions politiques. Il ne présente pas d'intérêt spécial d'un point de vue sociologique et ne génère pas d'émotions. Il échoue également dans la veine burlesque qu'il semble esquisser par moment. Il est par contre plutôt réussi d'un point de vue esthétique, bien qu'un peu poseur.

A vous de juger.

 

2e

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Une famille syrienne

Une famille syrienne est un étouffant huis-clos, qui fonctionne sur les mêmes mécanismes que le cinéma d'Asghar Farhadi : dilemme moral, suspense psychologique, attention portée à chaque personnage.

Le résultat est tout à fait prenant. Dans un appartement encore préservé (le dernier habité de l'immeuble) vit cloitrée toute une famille : une mère courage (formidable Hiam Abbass), un grand-père silencieux, deux jeunes filles adolescentes, un petit garçon, un cousin, une servante asiatique et un couple de voisin avec leur bébé. 

Philippe Van Leeuw installe avec beaucoup de brio un sentiment d'intense claustration, par la grâce de très beaux mouvements de caméra et de cadrages parfaits. Il réussit aussi à faire sentir la volonté de vivre des jeunes, et les états d'âmes de l'ancien. C'est un intense sentiment de vie qui se dégage du film, plusieurs fois brutalisé par des évènements provenant du dehors, qui bouleversent l'équilibre du groupe.

La scène pivot du film, dont je ne dirai rien ici, est bouleversante d'intensité. Tous les acteurs y sont extraordinaires.

Au-delà du témoignage saisissant qu'il constitue, Une famille syrienne enthousiasme par sa compacité et sa profondeur psychologique. 

 

3e

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