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Christoblog

Articles avec #corse

Le royaume

Quel est le (véritable) sujet du premier film de Julien Colonna, Le royaume ?

Si c'est la Corse, alors on peut dire qu'on a vu cette dernière suffisamment à l'écran ces derniers temps pour en être rassasié, de Borgo à A son image, en passant à Le retour ou De grandes espérances.

Si c'est la description d'un clan mafieux et de ses règlements de compte, alors l'ombre tutélaire de Coppola et Scorsese sera écrasante. S'il s'agit plus spécifiquement de la découverte par une enfant de la véritable activité de sa famille, il faudra plutôt conseiller de découvrir un excellent film, le formidable A chiara, de Jonas Carpignano.

S'il s'agit de l'amour aveugle d'une fille pour son père, je reste dubitatif devant l'atonie du jeu de la jeune actrice Ghjuvanna Benedetti, pas vraiment à son aise dans cette histoire assez classique de règlement de compte, filmée avec efficacité mais aussi parfois avec lourdeur (le montage parallèle chasse au sanglier / assassinat).

J'ai eu beaucoup de mal à éprouver de l'empathie pour ces personnages qui puent l'obscurantisme insulaire et le virilisme rance, sans qu'à aucun moment l'enjeu de l'intrigue ne surmonte le classicisme un peu daté du film. Seul le passage du camping parvient à apporter un peu d'intérêt à cet essai, dont le succès critique paraît surdimensionné, au regard de l'imposante armada des films auxquels il peut être comparé.

 

2e

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A son image

Quelque chose ne va pas dans ce nouveau film de Thierry de Peretti, le plus corse de nos cinéastes.

Cette longue épopée qui se déroule sur une trentaine d'années essaye d'embrasser plusieurs thématiques, sans en approfondir une seule. Tour à tour destin d'une femme, réflexion sur le métier de photographe (en particulier de guerre), tableau de nationalistes corses filmés dans leur jus sociétal, et chronique historico-politique, A son image rate à peu près tout ce qu'il entreprend.

J'ai été particulièrement gêné par la façon de jouer de l'actrice principale, Claria-Maria Laredo. Je ne crois pas un instant à son talent de photographe : elle manipule maladroitement ses appareils, utilise toujours les mêmes mimiques avant d'appuyer sur le déclencheur, se positionne très mal pour cadrer. Je trouve incroyable qu'aucun conseiller technique ne l'ait aidé à appréhender le métier de photographe. On est ici à mille lieues du réalisme sec et enthousiasmant du magnifique Sympathie pour le diable, pour ne citer qu'un seul film sur le thème du photographe de guerre.

Les scènes de conflits sont de la même façon très peu crédibles (Alexis Menenti en soldat serbe ou croate ?!). Les dialogues m'ont semblé très artificiels, et j'ai capté plusieurs regards caméra involontaires : le film donne constamment l'impression d'un travail bâclé, d'un niveau incroyablement bas, proche de l'amateurisme.

Chaque personnage semble remplir "une case", sans incarnation ni chair. On ne perçoit jamais la nature de l'engagement des uns et des autres et j'ai désespérément cherché où souhaitait aller le film, au fil d'un nombre incalculable de scènes inutiles ou factices.

Une catastrophe scénaristique, que la piteuse mise en scène ne permet pas de sauver.

Thierry de Peretti sur Christoblog : Les Apaches - 2013 (**) / Enquête sur un scandale d'état - 2020 (**)

 

1e

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Les Apaches

Sorte de teen movie sauvage ayant pour cadre la Corse, Les Apaches tente d'inventer un genre dans le lequel Fassbinder croiserait Kieslowski, dans un paysage de garrigue

On voit bien ce qu'a voulu faire le réalisateur Thierry de Peretti : prendre à contre-pied les images préconçues qu'on peut avoir de l'Ile de Beauté (tourisme, terrorisme, mafia) et y greffer une histoire d'ado qui tourne mal. Si le résultat est globalement conforme au cahier des charges, il manque un petit quelque chose pour emporter l'adhésion et susciter l'enthousiasme.

J'ai eu un peu de mal à m'identifier aux personnages, et la scène choc, autour de laquelle le film est construit, m'a parue incongrue, mal amenée et même illogique. J'ai aussi trouvé que le film souffrait de lacunes techniques très pénalisantes : un son déplorable qui rend certains dialogues inaudibles, une photo exagérément sombre, un montage à l'emporte pièce, des acteurs non professionnels aux limites évidentes.

En résumé, Les Apaches aurait fait un moyen métrage assez convaincant, mais s'avère sur la longueur décevant, malgré ses qualités fugitives, qui évoquent un Cassavetes solaire.

 

2e

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