Sharqiya
Le cinéma israelien est très prolifique et nous fournit régulièrement des films
intéressants et très diversifiés. Avec Sharqiya, c'est à ma connaissance la première fois qu'il nous emmène à la découverte des bédouins arabes.
Kamel travaille comme agent de sécurité à la gare routière de Beer-Sheva. Il vit dans une misérable baraque en tôle aux côtés de son frère Khaled et de sa femme Nadia.
Un jour les autorités viennent annoncer que les baraques doivent être rasées.
Le film, lent et beau, ne manque pas de qualités. La personnalité effacée de Kamel, et celle plus violente de son frère, sont bien dessinées. On se demande où le réalisateur Ami Livne veut nous mener : le métier de Kamel va-t-il l'amener à commettre un attentat à la gare routière par vengeance ? Va-t-il se rapprocher de Nadia, sa belle-soeur, qui souhaite étudier et en est empêchée par son mari ? La famille va-t-elle résister armes à la main à la destruction des baraques ?
Malheureusement, le film se cantonne dans le registre de la litote narrative, et la plupart des questions restent suspendues dans l'atmosphère un peu cotonneuse et soporifique du film, sans qu'un lien logique apparaisse nettement dans la succession des scènes. Tourné en cinq jours dans des conditions difficiles (les autorités ayant refusé les autorisations nécessaires), sa nature se rapproche de celle d'un documentaire, sans en posséder la force.
La mis en scène d'Ami Livne est toutefois suffisamment intéressante pour qu'on s'intéresse à la suite de son parcours.
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