La Vénus à la fourrure
Lors du dernier festival de Cannes, la dernière journée était consacrée à la projection de deux films agréables, dernières productions de réalisateurs confirmés : La Vénus à la fourrure de Polanski et le très beau Only lovers left alive de Jim Jarmush. Alors que beaucoup de festivaliers étaient déjà partis, c'était amusant - et touchant - de voir que les grands réalisateurs restent capables de grandes choses.
La Vénus à la fourrure se situe exactement dans la suite de Carnage. Il s'agit toujours peu ou prou de théâtre filmé, ici dans une version encore plus minimaliste que dans le film précédent : deux acteurs seulement, Emmanuelle Seigner, compagne du cinéaste - qui trouve ici son meilleur rôle, et l'inénarrable Mathieu Amalric.
Ce dernier joue un metteur en scène un peu imbu de lui-même, qui reçoit une dernière candidate un jour d'audition. Vanda, qui arrive en retard, s'évère être d'une vulgarité (et d'une bêtise ?) extrême ... jusqu'à ce qu'elle joue sur scène.
S'en suit un jeu de chat et de souris dans lequel on peut suivant les goûts discerner une image des conflits féminin/masculin, acteur/metteur en scène, homme/dieux, etc... Une multiplicité d'interprétation possible donc, servie par une interprétation hors norme d'un acteur et d'une actrice au sommet de leur forme.
Le film se croque comme une friandise admirablement dialoguée, dont on ne sait jamais exactement vers quoi elle va nous entraîner, ce qui en constitue le sel, évidemment.
A voir, ne serait-ce que pour la métamorphose progressive et époustouflante d'Emmanuelle Seigner.
Polanski sur Christoblog : Carnage / The ghost writer
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