Jours de pêche en Patagonie
Les habitués du Festival des trois continents connaissent bien Carlos Sorin,
le réalisateur attachant de Historias minimas ou Bombon el perro.
On retrouve dans son dernier film les qualités qu'on avait déjà remarqué dans ses oeuvres précédentes : une attention extrême portée aux personnages, une capacité à capter ces petits moments de la vie lors desquels les sentiments vacillent, et une mise en scène parfaitement fluide.
Jours de pêche est ce genre de film qui ne fait qu'effleurer son sujet. Du personnage principal, Marco Tucci, on n'apprendra que quelques éléments disparates tout au long du film : il a été alcoolique, il a quitté sa femme, il travaille pour une entreprise allemande de roulement à bille, il est d'origine italienne, il aime l'opéra et surtout, il se rend en Patagonie pour revoir sa fille, qu'il a perdu de vue.
Dans ce coin perdu du Sud de l'Argentine, il va donc passer quelques jours à la chercher, et à faire des rencontres minuscules, mais qui, curieusement, laissent chacune une impression durable. Carlos Sorin réussit ce prodige très rare de rendre exceptionnels des personnages somme toute communs, et il le réussit particulièrement bien avec son acteur principal (Alejandro Awada), absolument confondant par la mobilité de ses traits, la douceur de son regard et l'expressivité de ses postures. Le film respire une sorte de bienveillance digne, sans aucune trace de sensiblerie.
Un beau moment de cinéma, filmé dans des décors naturels de toute beauté, ce qui ne gâche rien.
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