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Christoblog

Heimat I et II

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/402/21040233_20130913160308548.jpg

Edgar Reitz est l'auteur d'une série de 51 heures, retraçant sur trois saisons et un siècle (de 1919 à 2000) les destinées de plus de 200 personnages, à travers l'histoire d'un petit village allemand.

Je fais le malin, mais je dois avouer que je n'avais jamais entendu parler de ce monstre, comparable par son ampleur à La Comédie Humaine, avant que le "prequel" dont je vais parler aujourd'hui ne soit présenté au dernier Festival de Venise.

Edgar Reitz nous propose dans ces deux opus de deux heures chacun (Chronique d'un rêve, puis L'Exode) de se téléporter au milieu du XIXème siècle dans le même petit village de Schabbach, pour observer les ancêtres de la famille Simon dont les descendants fourniront le coeur palpitant de la série Heimat.

Les deux films sont - indépendamment de la série que je n'ai pas vu - incroyablement marquants. La photographie en noir et blanc est somptueuse. Le directeur de la photo Gernot Roll donne une densité incroyable à l'image, tout juste parsemée de minuscules touches de couleur, toujours signifiantes : fleurs de lin, cerises, pièces d'or, pierre précieuse, robe verte, drapeau allemand... L'éclairage est parfois à la limite de l'expressionnisme.

Si la forme est sublime, le jeu des acteurs est lui aussi quasiment parfait. Chacun(e) joue avec une justesse de ton sidérante la rude vie des paysans, et on peut dire que grâce à eux jamais la vie rurale au XIXème siècle n'aura été aussi bien contée. On suit les aventures de cette famille avec un intérêt croissant, et si la première partie peut comporter quelques longueurs, la seconde nous emporte résolument dans une histoire extrêmement romanesque qui marie délicieusement la chronique familiale (amour, deuil, espoir, maladie) à la Grande Histoire (pauvreté absolue, exode au Brésil, irruption de la modernité, révolte sociale).

Heimat I et II  laisse une empreinte profonde dans l'esprit du spectateur, qui cumule la satisfaction esthétique (la campagne rhénane y est magnifiée) à l'exultation intellectuelle.

Un sommet.

 

4e

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D
Bonjour Chris, rien que cette image, c'est magnifique. J'avoue avoir préféré l'Exode à Chronique d'un rêve. Bonne journée.
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C
<br /> <br /> Je suis d'accord, la deuxième partie est meilleure que la première, qui met les choses en place. Il y a un peu de Bright star dans cette image...<br /> <br /> <br /> <br />