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Christoblog

Donoma

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/72/46/35/19165506.jpgQuand on ne s'attend à rien, on a toujours plaisir à découvrir quelque chose.

En allant voir Donoma, j'obéissais un peu à l'appel du buzz que tout blogueur un peu consciencieux doit suivre. Donoma était dans mon esprit "le film à 150 euros et aux images floues". Traduisez, un peu cradingue, et probablement agressif et/ou ennuyeux.

Et paf, le film n'est rien de tout cela, il en est même le contraire, et d'une corvée plus ou moins agréable (cocher la case J'ai vu le film qu'il faut voir), le dimanche soir s'est transformé en pur moment de bonheur cinématographique.

Commençons par le début. La première scène happe littéralement l'attention. Toute les qualités du film s'y révèlent déjà en bloc : une attention extrême au jeu hypersensible des acteurs, une liberté totale du cadre, de la focale et des mouvements de caméra, un art du dialogue qui captive l'attention en empruntant systématiquement des voies surprenantes. 

L'actrice Salomé Blechmans fait une entrée fracassante dans le film. Elle y sera magnifique de bout en bout, comme les autres femmes du film d'ailleurs. Le talent de Carrenard s'exprime pleinement avec ses interprètes féminines, toutes plus émouvantes les unes que les autres : Emilia Derou-Bernal, une prof d'espagnol embarquée dans un imbroglio diabolique, Laura Kpegli, photographe poétique qui invente un jeu absolument génial, Laetitia Lopez, émouvante en fille blanche de parents noirs. Une prestation collective impressionnante. 

Les garçons sont bien aussi, mais je ne vais pas non plus en tartiner cinq pages, donc hop je passe à l'homme orchestre, à celui qui inspirera systématiquement les remarques du genre Mais y sort d'où celui là ?, Djinn Carrenard, monteur, producteur, ingénieur du son, réalisateur et directeur de la photo de son film. Pour ceux que ça intéresse j'ai trouvé une jolie petite biographie qui en dit plus sur le bonhomme, de ses origines haïtienne à sa carte UGC illimité (qui lui fait définitivement quitter la Sorbonne).

Vous me connaissez, j'ai souvent la dent un peu dure, mais ici à l'inverse - et ça me fait bizarre de le dire - il y a bien une étincelle de génie dans le travail de ce jeune réalisateur. Le film est complexe, puissant, et tout y semble incroyablement juste. Même les flous semblent tomber au bon moment. On a parfois l'impression de redécouvrir la puissance originelle du cinéma : des cadres qui n'en sont pas, des plans de coupe impromptus, des tangentes bizarres (les personnages revivent une scène en arabe), des plans osés (la superposition d'images dans le train), des inventions évidentes et sidérantes (le son qui s'arrête plusieurs minutes, les plans intégralement noirs dans la cage d'escalier). Tout semble évident et inventif à la fois, traversé par une énergie souterraine qui irrigue le jeu des acteurs, le scénario dans son ensemble, la bande-son (remarquable elle aussi) et le montage. J'ai pensé aux premiers films de Spike Lee, et aussi à la maîtrise de vieux roublard qui ont caractérisé les premiers films du tout jeune Fatih Akin (Head on par exemple).

C'est beau, c'est émouvant, c'est magique. Alors maintenant, trouvez vous une salle, et allez-y. Et en sortant, convainquez trois personnes d'y aller. 

 

4e

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C
Ba pour Tsukamoto tu peux passer sur le blog, tous les films sont chroniqués, tu pourras faire ton choix...
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C
<br /> <br /> C'est ce que je vais faire<br /> <br /> <br /> <br />
C
ça me fait penser à Tsukamoto moi cet homme orchestre. Sauf que le Jap n'a pas eu l'idée de faire ce genre de marketing et de faire tourner son histoire autour du quotidien de quelques<br /> personnages... Enfin si ça continue comme ça il passera bientôt à la télé et je pourrais enfin le voir ! Sauf si dans leur élan de générosité l'équipe le diffuse sur le net... ah non, c'est juste<br /> pour la promo le net ? pardon...
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C
<br /> <br /> Purée encore un réalisateur japonais que je ne connais pas, il faut absolument que je me fasse un programme de rattrapage !<br /> <br /> <br /> <br />
R
C'est vrai que ça fait sacrément envie. Je comptais déjà aller le voir mais tu ne fais que confirmer cette envie !
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C
<br /> <br /> Il faut Y ALLER, et tout de suite, allez HOP on se bouge le POPOTIN Monsieur Rémi au lieu de recycler des vieilleries polanskiennes (au demeurant fort intéressantes).<br /> <br /> <br /> <br />
C
Waouh, ça, ça donne envie d'y aller!
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