Camille Claudel, 1915
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Juliette Binoche rit, renifle, chigne, pleure, bouge les sourcils, n'est pas maquillée, regarde au loin, hurle, se tait, gémit, se lamente, se coiffe, sourit, écrit, laisse un frisson parcourir ses joues, tremble, sanglote, etc.
Je pourrais continuer tout au long de l'article, mais je pense que vous l'avez compris, Camille Claudel, 1915 est un film à César, dédié à Juliette Binoche. On peut apprécier, bien sûr, c'est le cas de gens très bien, mais on peut aussi royalement s'ennuyer, ce qui fut mon cas.
Rappelons les faits : Camille Claudel, artiste maudite, ex-maîtresse de Rodin, est internée en asile psychiatrique (à tort ou à raison ?), et y restera jusqu'à la fin de ses jours, visitée de temps à autre par Paul Claudel, son frère. La deuxième partie du film est d'ailleurs consacré plutôt à ce dernier, et plus précisément à de longs monologues empreints d'une religiosité qui m'a laissé de marbre.
Le film n'a pas de ressort dramatique, et son propos aurait probablement plutôt convenu à un moyen métrage. Ceci étant dit, il faut reconnaître que Bruno Dumont est probablement le meilleur filmeur de bâtiments et surtout de paysages en activité. Les plans sur l'hospice et la nature environnante sont de toute beauté. L'utilisation de véritables malades mentaux dans le film ne m'a par contre pas du tout convaincu : leur intégration à la trame du film ne m'a paru si naturelle, et du coup le côté exhibitionniste m'a parfois gêné.
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