Café de Flore
Je vous préviens : il existe toutes les raisons objectives de détester ce film. Je vais donc maintenant m'essayer à vous les décrire, avant de tenter un renversement particulièrement acrobatique (dit du chat qui retombe sur ses pattes) et conclure positivement sur le film, car la vie n'est pas si simple, ma brave dame.
Imaginez que le Eastwood d'Au-delà croise la Donzelli de La guerre est déclarée, shootée aux amphets, et vous aurez une toute petite idée du gloubi-boulga melodramatique concocté par Jean Marc Vallée.
Le film oscille constamment entre deux époques, les années 60 à Paris, où l'on suit Jacqueline (Vanessa Paradis) mère d'un petit trisomique, et le Québec contemporain dans lequel un DJ à la mode quitte sa vieille femme pour une jeune femme, au grand désespoir de la famille de son ex. Cette dernière, somnambule, fait des cauchemars. Le rapport entre les deux époque est assuré par une grosse connerie un réseau compliqué de liens ésotériques dont je ne peux révéler la teneur ici. Le film fait enfin la part belle à de nombreux autres flasbacks, tous destinés à nous embrouiller le cerveau.
Plus que l'histoire débile naïve qui nous est révélée à la fin (et qui peut presque s'analyser comme une construction psychanalytique donnée à voir dans l'esprit de la femme délaissée), c'est dans la délicatesse des sentiments exposés que le film trouve son intérêt. Je pense par exemple à la façon dont sont montrées les deux filles, ou dans les relations unissant les deux petits trisomiques.
Quant à la mise en scène, elle est à l'image du scénario, complètement zarbi inventive parfois à l'excès, et il faut bien le dire sabordée magnifiée par un montage hyper nerveux, qui fait ressembler le film à une sorte de clip new-age pour marque de chewing-gum à l'ecstasy. Je vous préviens donc, un film indigeste comme une poutine à la chantilly, qui fera fuir les amateurs de bon goût et les cinéphiles chichiteux. Je n'ai pas détesté.
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