Audition
Je poursuis ma découverte de l'étonnante filmographie de Takashi Miike avec un de
ses films les plus connus, l'horrifique Audition, qui fit sensation en son temps au festival du film fantastique de Gérardmer (en 2001).
Qu'on s'attende à quoi que ce soit, le film surprendra.
En effet, Miike pousse ici à son paroxysme un style qui lui semble propre : la rupture de ton intégrale. Le film commence comme un mélodrame : un homme perd sa femme entraînée par la maladie, élève son fils seul, puis après un certain nombre d'années, décide de se remarier. Pour ce faire, il utilise un ami travaillant dans le cinéma pour détecter sa future épouse, lors de fausses auditions.
Il tombe alors amoureux d'une jeune fille étrange qui va s'avérer un peu ... dangereuse.
Le film se décompose en trois phases distinctes : un film normal, une partie type horreur japonaise dans la mouvance de Ring, et une partie (assez courte) un peu gore (mais sans excès).
On ne peut qu'être étourdi par cette liberté de ton qui irrigue les films de Miike. Ici, le film part soudain en vrille à l'occasion d'une scène de lit, avec une succession de visions qui mêle les différentes temporalités, nous fait successivement penser que ce que l'on voit est une fantasmagorie, puis la réalité, puis l'inverse. D'un point de vue formel, après une utilisation obstinée des plans fixes, Miike se lance dans des essais assez audacieux : monochromes, champ / contrechamps exotiques, montage cut, etc.
Même si certains de ses effets paraissent un peu datés (mon DVD n'est peut-être pas d'excellente qualité), Audition reste un film étonnant et déstabilisant.
Miike sur Christoblog : Hara-kiri, mort d'un samouraï / Dead or alive 1
Commenter cet article