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Christoblog

La petite fille de la terre noire

Je connaissais du cinéma coréen les films de genre barrés, le cinéma spectaculaire de Bong Joon-ho et Park Chan-Wook, le cinéma d'auteur bavard façon Hong San-Soo.

Il me manquait au tableau le genre néo-réaliste très aride, plutôt l'apanage pour l'Asie des cinéastes chinois (Wang Bing, Shangjun Cai, et le Jia Zhangke première manière).

C'est désormais chose faite avec La petite fille de la terre noire, à la fois tableau sans concession d'une petite ville minière coréenne, et chronique de la descente aux enfers d'une famille pauvre.

Le père tombe malade, et doit quitter son travail à la mine. Le petite fille de neuf ans, Young-Lim, doit s'occuper de la famille et en particulier de son frère aîné, attardé mental. On ne sait pas où se trouve la mère.

Inutile de vous dire que le film n'est pas d'une gaieté folle. Il parvient pourtant par la précision de son découpage, l'économie pensée de ses moyens, à éviter tout sentimentalisme larmoyant. La rigueur du réalisateur Jeon Soo-Il dans la façon de cadrer ses plans donne au film une tonalité d'étrangeté déstabilisante. La manière dont est esquissée à petite touche l'évolution de la petite fille est aussi très bien vue : c'est son besoin de tendresse (les gestes envers son père et son frère, les chatons, la femme du bus) et de beauté (la musique, les dessins, la fleur dans la neige) qui vont la conduire à des choix qui ne sont pas de son âge.

Un film prometteur, qui pourra gêner certains par la longueur et la fixité des ses plans, ainsi que par l'aspect grisâtre et un peu fruste de l'image.

 

2e

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