12 years a slave
Quel ennui ! 12 years a slave prouve une fois de plus que bons sentiments et grand cinéma ne coïncident que rarement.
Tout est malheureusement très lourd et très fadasse dans ce troisième film de Steve McQueen. Les méchants y sont très prévisiblement méchants, les opprimés sont tous très gentils. Le soleil se couche (on a donc droit à plusieurs couchers de soleil), la lune brille la nuit, l'eau coule, la nature est belle, et le Noir se laisse gagner par l'irrépressible besoin de chanter un gospel.
La progression de l'histoire est édifiante, le film didactique et profondément académique, jusqu'à ses choix de cadres, de mouvements de caméra ou de plans. Par exemple : la pelletée de terre sur la caméra lors d'un enterrement, je pensais que plus personne n'osait ça de nos jours. Les scènes accumulent une telle quantité de poncifs que le film finit par desservir la cause qu'il devrait servir.
Du Steve McQueen de Hunger, il ne subsiste que l'acteur, le toujours impressionnant Michael Fassbender, quelques très gros plans et une coloration doloriste. Ce qui faisait l'originalité de ce premier film (le mémorable plan de 22 minutes par exemple) s'était déjà perdu en route, dans le calamiteux Shame.
On dirait que Steve McQueen a volontairement conçu un produit pour les Oscars : lisse, sans accroc, mais sans véritable enjeux dramatiques non plus. Il est fort étonnant de constater que toutes les scènes prétendument insupportables sont totalement désamorcées par l'indigence du scénario, du montage, et parfois du jeu approximatif des acteurs.
Un film de dimanche soir sur TF1.
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