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Christoblog

Adieu au langage

C'était la première fois, ce 21 mai à 16h, que je voyais la salle principale du Festival de Cannes remplie de personnes avec des lunettes rouges sur le nez, telles 2300 clowns venus célébrer le plus illustre d'entre eux : Jean-Luc Godard.

Autant le dire tout le suite, j'ai un problème avec la 3D. J'ai du mal à accomoder correctement, je tripatouille mes branches et cela provoque une interruption de l'effet 3D, ce que je vois me semble toujours laid ou flou, je passe mon temps à regarder comment font mes voisins (qui pour la plupart regardent sagement l'écran, comme s'ils étaient dans un autre continuum espace-temps). Bref, je ne suis jamais dedans.

A un moment, le film explore un nouveau procédé : une image est vue par l'oeil droit, une complètement différente par l'oeil gauche, de telle façon que le spectateur puisse zapper de l'une à l'autre en clignant de l'oeil comme il l'entend. Je n'étais pas prévenu de ce sublime effet, aussi ai-je immédiatement pensé lorsqu'il s'est produit : "Purée, là ton cerveau disjonte carrément". Et voilà que paniqué j'enlève mes lunettes pour les nettoyer et reprendre mes esprits, alors qu'une partie de la salle se met à applaudir pour une raison que je ne comprends évidemment pas sur le moment.

Voilà, le film de Godard c'est un peu ça : il faut être initié pour l'aimer, il faut dire que c'est un mashup surréaliste et poétique, et non pas un collage merdique de films amateurs et de citations de grands auteurs.

Sinon, je n'ai strictement rien compris au peu que j'ai regardé, et je suis preneur d'avis éclairés, et binoculairement performants. 

 

 1e

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M
Le film de Godard est antispectaculaire au possible (il filme son chien. sauf qu'au lieu de poster sur Fbk ou Youtube, il sort le film en salles. Cet homme a ses propres réseaux sociaux) la 3D n'apporte rien au spectateur à part un malaise du à la difficulté d’accommodation.<br /> Je n'ai pas tout vu du film, car j'ai dormi une partie du temps. Je me souviens des plans de bateaux sur un lac que l'on voyait déjà dans &quot;Hélas pour moi&quot;.<br /> Quand Pialat est devenu gâteux, il s'est mis a filmer son fils. Godard n'a pas d'enfants...
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B
Je partage absolument deux points :<br /> <br /> 1/ Impossible de me faire à la 3D. L'impression de regarder un film dans un bocal (surtout avec deux paires de lunettes superposées). Je ne suis jamais DANS le film. Avec la hantise d'être bombardé par des projectiles agressifs qui m'éloignent de l'écran et n'ont rien à voir avec un scénario qui sert uniquement de prétexte. Juste Épate et Audimat. Quelle connerie ! Ne manque plus que le son &quot;surround&quot; et des vibrations, ou mieux, des pétards sous mon siège ! A mon avis, la 3D n'ajoute absolument rien. Les marchands nous refont le coup du cinoche-attraction de foire - ce qu'il fut à ses débuts, j'en conviens. Au XXIe siècle, c'est devenu un Art (tiens donc !), pas un piège à cons.<br /> <br /> 2/ De l'Art à Godard, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas. Second piège à cons. Jamais compris cet auteur, pardon, cet Auteur Majuscule, jamais apprécié, jamais pu ou su aller au bout du bout... Dernièrement, Monsieur le Grand Auteur Génial et Incompris (par la plèbe et l'industrie du cinéma) s'est permis des déclarations péremptoires sur France-Inter (du genre, Tarentino n’est qu’un &quot;faquin&quot;, etc.). Les intellos, les snobs, les critiques octogénaires et les nostalgiques de la Nouvelle Vague continuent, eux, de tresser des lauriers à une momie qui vaticine dans le vide. Jean-Luc songerait même - a-t-il confié à l'intervieweur en extase - à prendre un raccourci. Chiche ? Navrant quand ce n'est pas comique, disons pathétique. Quant à son cinéma total. et révolutionnaire.. À la rigueur, &quot;A bout de souffle&quot; (revu récemment, mais le p’tit truc a mal vieilli, (déjà) bavard et prétentieux, avec un Belmondo qui en fait des tonnes et une Seberg qui minaude à qui mieux mieux. Et déjà chez Godard la manie des sentences définitives... À l’époque, ça faisait &quot;moderne&quot; !). Comble du masochisme, je me suis forcé l'autre jour à visionner à la télé (bien entendu sur ARTE), avec quelques décennies de retard, &quot;Le mépris&quot;. Stupeur et effarement ! J'ai tenu une demi-heure tant c'est prétentieux, abscons, emphatique, intello (sans traduction de l'anglais pour les pauvres provinciaux bouchés à l’émeri), avec une ravissante idiote - et ses fesses - insupportable(s) de platitude et de niaiserie etc. Le néant sur pellicule. N'étant ni snob ni intello ni diplômé de l'ESEC ni abonné à la Cinémathèque ni parigot branché, croyant avoir malgré tout un Q.I. normal et plutôt assez bon goût en matière de divertissement, je n'irai donc pas voir &quot;Adieu au langage&quot; qui doit, comme les précédents opus, être un Étron sublime et incompris (par les sots de mon espèce qui, au cinéma, aiment comprendre, être émus, suivre une histoire, sourire et applaudir, prendre aussi parti pour un héros voire un anti-héros etc. et même une héroïne à condition qu'elle ne récite pas le Bottin d'une voix blanche quand elle prétend jouer la comédie). Elle, du moins, a su se retirer à temps. Godard en 3 D, ce doit être le néant boursoufflé et le mépris du public à la PUISSANCE 3. Mais bon, Cannes a tranché... (in extremis) le Clown helvétique est couronné. Rideau.
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