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Christoblog

Articles avec #samuel collardey

Une année polaire

Un jeune instituteur danois arrive dans un village perdu du Groënland. Va-t-il réussir à s'intégrer, alors qu'il reproduit inconsciemment des schémas néo-colonialistes ? Va-t-il rapidement craquer devant le nombre impressionnant de difficultés (les enfants incontrôlables, les difficultés climatiques, la barrière de la langue) ?

Samuel Collardey, adepte d'un mélange savant et indistinct de fiction et de réalité, va répondre à ses questions en prenant son temps, d'une façon élégante bien que sans surprise. 

Le film ne présente donc aucune originalité particulière dans le développement de son intrigue (il faut s'intéresser aux gens pour s'intégrer !), mais il vaut surtout pour son aspect documentaire. Les paysages sont d'une beauté à couper le souffle, pourvu qu'on ne soit pas réfractaire à une esthétique proche des "Découvertes du monde", et la plongée immersive dans la micro-société d'un minuscule village isolé de tout est vertigineuse.

A réserver donc aux amoureux des grands espaces.

Samuel Collardey sur Christoblog : Comme un lion - 2013 (*) / Tempête - 2016 (***)

 

2e

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Tempête

Le cinéma de Samuel Collardey, toujours à la limite du documentaire et de la fiction, est fortement tributaire de la qualité de ses acteurs. 

Dans son avant-dernier film, Comme un lion, je trouvais que tout sonnait faux. Dans Tempête, c'est exactement le contraire qui se produit : l'acteur Dominique Leborne est exceptionnel et son prix d'interprétation à Venise est amplement mérité.

Mais avant d'aller plus loin, il faut décrire le dispositif du film : Dominique Leborne joue son propre rôle, ainsi que ses deux enfants. Tous les trois rejouent leur vie, en quelque sorte scénarisée. Et pour tout dire, il y a du lourd : conditions de vie précaire, divorce qui se passe mal, grossesse non voulue et interrompue pour raison thérapeutique, difficultés de communication en tout genre. On pourrait facilement verser soit dans une thérapie collective sans grand intérêt pour le spectateur, soit dans un auto-apitoiement exhibitioniste qui serait gênant à regarder, soit dans les deux. 

Par miracle, le film évite ces deux écueils : il est parfaitement "regardable" si on ne connaît pas son principe. Sa réussite doit bien sûr au charisme exceptionnel du personnage principal, mais aussi à la mise en scène limpide et assurée de Collardey, et peut-être plus encore à son montage rigoureux, proche de la perfection. Il se dégage de certaines scènes une émotion intense (je pense au dialogue entre le père et la fille vers la fin par exemple) qui m'a rappellé la puissance émotionnelle brute de ... Cassavetes. 

Au-delà de toutes ses qualités, Tempête est également intéressant par ce qu'il montre de la dure condition de pêcheur : peut-être le plus dur des métiers qu'on puisse aujourd'hui exercer.

Une franche réussite.

Samuel Collardey sur Christoblog : Comme un lion (*)

 

3e 

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Comme un lion

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/93/98/28/20292894.jpgCurieuse coïncidence que le cinéma réserve parfois,  il se trouve que deux films récents très différents montrent la même scène : une femme sénégalaise qui arrose le pas de sa porte, lors du départ d'un proche.

Comme un lion débute donc comme Aujourd'hui, mais les deux films n'ont que ça en commun. Autant le film de Gomis se caractérise par une sensibilité à fleur de peau et une photographie somptueuse, autant le pensum de Collardey se distingue par son esthétique de reportage animalier et sa psychologie de roman de gare.

Dans cette histoire de joueur de foot africain de 16 ans exploité par des agents véreux, il n'y a guère que quelques scènes mettant en scène Jean-François Stévenin à sauver. Le reste est très faible, qu'on pense à la pitoyable prestation de Marc Barbé en joueur caractériel, à la tentative de filmer le foot en direct (avec la même conviction qu'un boucher découpe un poireau) ou aux personnages secondaires annonant leur texte comme ils le peuvent, au sein d'un scénario indigent.

En fait, tout est mauvais dans Comme dans un lion, et je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.

 

1e

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