Trois mondes
Lorsque j'ai vu ce film à Cannes, je me souviens m'être demandé comment on pouvait rater son coup de cette façon.
Parce qu'au départ le film dispose de tout ce qu'il faut pour être bien : scénario pas mal (même si les scrupules suite à un accident ont déjà fait l'objet de multiples fictions, par exemple récemment dans Avant l'aube), casting excitant, réalisatrice pas manchote.
Bref, j'étais assis dans le carré VIP de la salle Un certain regard (un coup de bol m'avait procuré ce précieux sésame), juste derrière Clotilde Hesme qui était vêtue d'une robe assez incroyable, transparente en grande partie si je me souviens bien, bref, c'était la fin du festival, tout le monde en avait un peu marre, l'attaché de presse priait pour que la réception du film ne soit pas trop mauvaise (il citait comme catastrophe absolue la réception par la critique de Confession d'un enfant du siècle dans la même sélection, ce en quoi il n'avait pas tort), la salle était un peu vide et l'atmosphère respirait cette crainte inquiète de l'équipe du film qui sent que quelque chose cloche, bref, je regardais ces personnages s'ébattre à l'écran et je me suis dit, je m'en souviens très bien, je me suis dit, ils ne sont tous que des stéréotypes, sans chair ni âme, et c'est pourquoi le film ne fonctionne tout simplement pas très bien.
Bon voilà, on ne vas pas y passer des heures, l'actrice qui joue la femme lituanienne est la meilleure actrice du film. Le copain de Juliette joue très faux, comme la famille de Al ou ses copains.
L'intrigue ne fonctionne pas parfaitement, elle passe par des goulots d'étranglement qui laissent très dubitatif (pourquoi ne pas dénoncer le coupable dès l'hopital ?), on aurait aimé plus de critique sociale, ou a minima plus d'intéractions entre ces trois mondes.
On aurait aimé y croire un peu plus.
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