Les enfants de Belle Ville
L'immense succès français d'Une séparation nous vaut aujourd'hui une ressortie estivale d'un des premiers films de son auteur, Asghar Farhadi.
Si ce premier jet est loin de valoir son illustre successeur (il est bien moins vif et moins dense), il permet de détecter les qualités qui font de Farhadi un auteur hors pair. Le point saillant est d'abord son habileté à tisser des scénarios machiavéliques, aux airs de thrillers métaphysiques, qui rappelle les plus grands explorateurs de l'âme humaine : Bergman, Mankiewicz, Kieslowski...
Ensuite une grande attention aux visages, à l'expression des sentiments, à la capture des moindres variations exprimées par les acteurs.
Et enfin une mise en scène solide, au service de la philosophie du film, qui prend des partis-pris résolus même s'ils sont discrets (des plans de face, une récurrence des plans à travers la fenêtre).
La mécanique de l'histoire développée par Les enfants de Belle Ville est redoutable (un jeune homme tente d'obtenir le pardon du père de la victime pour faire gracier son meilleur ami) et tient en haleine jusqu'au bout du film, dont la fin, surprenante, renverra chacun à ses propres réflexions.
Je conseille donc le film à ceux qui ont adoré Une séparation.
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