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Christoblog

Frances Ha

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/144/21014455_20130621152807984.jpgPrésenté à Berlin dans la section Panorama et à Totonto en compétition, Frances Ha arrive en France précédé d'une flatteuse réputation, matérialisée par exemple par les soutiens de Télérama et de France Inter.

J'attendais donc beaucoup de ce film, d'autant plus que j'ai aimé le précédent film de Noah Baumbach : Greenberg. D'ailleurs, pour ceux qui ont vu ce film on pourrait dire que Frances est la version énergique et féminine d'une dépression dont Greenberg serait la face mélancolique et masculine.

A 27 ans, Frances voudrait être une adulte mais n'y parvient pas. Dès les premières minutes du film elle se fait larguer par son mec, suite à une jolie scène où elle refuse maladroitement une proposition d'emménagement ensemble. C'est que Frances a une amie, Sophie, personnage de fille intellectuelle et binoclarde typiquement allenienne, qui est véritablement sa raison de vivre, son alter ego : « Nous sommes comme deux lesbiennes qui ne baisent plus ensemble » dit Frances. Mais Sophie va partir habiter Tokyo avec son mec, un goujat qui prend plaisir à éjaculer sur le visage de Sophie, comme on l'apprend incidemment. Professionnellement, notre héroïne ne réussit pas à intégrer la compagnie de danse qui l'intéresse. Je vous le disais : Frances, c'est le ratage total du passage à l'âge adulte.

Greta Gerwig compose une gourde que plusieurs critiques qualiferont sans nul doute d'épatante, d'attendrissante ou de désopilante, tellement sa prestation se prête à se type de qualificatifs. Pour ma part j'ai trouvé qu'elle forçait trop le trait "gourdasse undatable".

Globalement le film lorgne excessivement du côté des clichés et des références. Il y a fort à parier que tous les papiers sur le film évoquent Woody Allen, tant l'ombre du film Manhattan plane au-dessus de Frances Ha (le noir et blanc, le personnage de blonde physique, l'importance de la musique, les rues de New-York). Mais on y entend aussi un extrait des 400 coups, Frances rate un rendez-vous à Paris où elle pourrait dîner avec un sosie de Jean-Pierre Léaud, etc. Et le film subit également l'influence évidente de séries girly. Frances Ha, sous cette accumulation d'allusions, finit par ressembler à un empilage de sucreries.

Pas désagréable à regarder, le film n'arrive jamais à être vraiment drôle (je n'ai pas ri une fois) ni triste (pas beaucoup d'émotion possible au vu des simagrées de Greta Gerwig et de l'aspect caricatural des autres personnages). Il manque au film un souffle de légéreté, une inspiration qui le démarquerait de ce qu'on peut appeler le mainstream du film US indé.

Anecdotique, à l'image du plan final, qui révèle pourquoi le film s'appelle Frances Ha.

 

2e

Commenter cet article

P
Comme toi. En plus sévère encore.
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A
Le film a un petit côté maladroit comme son héroïne principale, mais j'ai bien aimé, et il m'a fait rire à plusieurs reprises (ce qui arrive rarement). Comme quoi, des goûts et des couleurs !
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