Carnage
Une soirée plutôt amusante, mais qui laisse un goût d'inachevé, voilà le menu
offert par Polanski dans son dernier opus.
Comme c'est parfois le cas, Carnage offre malheureusement l'essentiel de sa substance et de son intérêt dans sa bande-annonce. Si vous l'avez vue, vous connaissez donc l'intégralité du scénario : deux couples new-yorkais enfermés dans un huis clos tentent de régler leur différent (un des enfants a blessé l'autre avec un bâton), dévoilant petit à petit leur nature et faisant fondre le masque des conventions.
Le film séduit par la mécanique de dégradation progressive qui en constitue la trame (pourtant pas aussi parfaite qu'on peut le lire ici où là), le jeu de ping pong des répliques et quelques situations bien senties. Il repose évidemment sur le jeu du quatuor d'acteurs.
Christoph Waltz sera selon votre point de vue le meilleur ou le plus cabotin. Il n'est pas loin de l'auto-parodie. Jodie Foster m'a semblé la moins convaincante des quatre, alors que Kate Winslet est très bonne (oh ça va les cancres du fond, arrêtez de ricaner), comme John C Reilly, impeccable en vendeur de chasse d'eau.
On pourra regretter que le film ne fasse que brasser un nombre de clichés effarants (la solidarité masculine, la bonne conscience des bobos gauchistes, etc, etc).
Personnellement j'aurais souhaité que le carnage aille beaucoup plus loin et je trouve que le film manque singulièrement de cruauté. Finalement tout ce beau monde se comporte encore finalement assez bien et la nature humaine, si elle en sort légèrement écornée, n'est finalement pas assez malmenée à mon goût. L'ouverture du dernier plan sur le gentil petit rongeur est emblématique de cette gentillesse assez peu polanskienne.
Un divertimento innofensif.
Polanski sur Christoblog : The ghost writer
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