Après mai
Un film vaut pour trois choses : ce qu'il raconte, la façon dont il le raconte et l'adéquation entre les deux.
Ce que raconte Après mai est fondamentalement inintéressant. D'un côté, Assayas nous conte les émois sentimentaux de jeunes ados (la belle affaire !), de l'autre il nous délivre quelques infos concernant les groupuscules gauchistes ayant sévi dans les années 70, sans qu'on y comprenne grand-chose. En réalité, et cela a été dit ailleurs, il réalise une autobiographie à peine déguisée : le film est une sorte de longue soirée diapo nous contant la jeunesse d'Assayas, à l'image des images super 8 d'Afghanistan qu'on voit projetées sur un vieux drap dans le film.
Donc, intérêt du contenu : nul.
Assayas tourne platement. Lorsqu'il emporte sa caméra dans de beaux mouvements (cela arrive), on se demande pourquoi il le fait et l'effet tombe un peu à plat. C'est d'ailleurs tout le film qui sonne faux. Les dialogues sont absolument artificiels et quand Lola Creton dit "C'est tendu et très passionnant. J'apprends beaucoup" elle le fait sur le même ton qu'utiliserait ma boulangère si je lui faisait dire : "La transsubstantation : réalité ou allégorie mystique ?".
Donc, intérêt du contenant : voisin de zéro.
Pour reboucler avec le début de ma chronique, je dois dire que j'ai trouvé un certain plaisir à regarder Après mai, logé perversement dans le petit nid douillet que constituait la parfaite harmonie entre un propos inconséquent et une mise en scène lénifiante. On trouve son plaisir où on peut.
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