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Articles avec #zita hanrot

Annie Colère

Annie Colère raconte l'histoire du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception) à travers la trajectoire d'Annie, jeune femme ayant d'abord recours à un avortement avant de devenir petit à petit intervenante au sein de ce mouvement.

D'une facture très classique, le nouveau film de Blandine Lenoir vaut surtout par l'interprétation, encore une fois exceptionnelle, de Laure Calamy, qui parvient à jouer une palette d'émotions incroyable tout en imposant une grande présence corporelle à l'écran. Son parcours d'émancipation douce est formidable à suivre.

Le film est à la fois didactique et émouvant : on y apprend des tas de chose sur les techniques d'avortement et le contexte historique qui précéda la loi Veil, tout en étant profondément touché par le combat de ces femmes.

SI le scénario est linéaire et parfois convenu, il a le mérite de mettre en évidence avec beaucoup de finesse la belle sororité qui réunit les femmes faisant partie du MLAC, issues de milieux très différents. Les scènes d'avortement en deviennent belles et émouvantes, sans aucune image choquante. Annie Colère se distingue ainsi très nettement d'autres grands films traitant du sujet (L'évènement ou 4 mois 3 semaines 2 jours).

Instructif et touchant.

 

3e

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La vie scolaire

Autant le dire tout de suite, La vie scolaire ne présente pratiquement aucun intérêt.

Ce tableau de la vie quotidienne dans un collège du 93 est construit autour de clichés rebattus et baigne dans un sentimentalisme qui le dessert du début à la fin. Le scénario n'hésite pas à enfiler les situations déjà vues mille fois en s'appuyant sur une galerie de personnages hyper caricaturaux (le bon prof est vraiment très bon, le prof inadapté est vraiment obtus).

Il ressort de ce concentré de bien pensance l'impression d'assister à une fade bleuette qui échappe au désastre total par la grâce du personnage principal jouée par la très convaincante Zita Hanrot et par le dynamisme communicatif de la bande de jeunes.

Pour le reste (s'intéresser à un vrai contexte, saisir la profondeur d'enjeux complexes, surprendre par une narration décomplexée) il vaut mieux revoir la palme d'or Entre les murs, ou attendre la sortie du film Ladj Ly (qui est tourné en banlieue mais n'est pas consacré à un établissement scolaire), Les misérables.

Très décevant de la part du duo Grand Corps Malade / Mehdi Idir, qui nous avait donné un premier film plutôt réussi : Patients.

 

1e

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Fatima

La loi du marché proposait au printemps une plongée en eaux profondes, au coeur de la réalité française, côté sombre. 

Fatima propose une apnée presque aussi puissante, côté optimiste cette fois-ci.

On ne montre pas souvent au cinéma la vie de ces mères d'origine maghrébine, qui parlent mal le français, si ce n'est parfois comme personnages secondaires se débattant avec une progéniture difficilement contrôlable. Philippe Faucon aborde donc un nouveau continent en choisissant de tracer ici le portrait sensible d'une de ces femmes.

L'actrice non professionnelle Soria Zeroual incarne à la perfection la dignité, le discernement, la force de caractère et la rectitude morale. On est étonné et séduit par son changement de physionomie dans l'intimité : le voile qui disparait, la beauté de l'écriture arabe. On est frappé par les difficultés que sa non-maîtrise du français pose pour l'éducation de sa fille (terrible scène dans laquelle la fille insulte la mère). On sursaute au moment où le scénario choisit de nous surprendre par un évènement parfaitement innatendu.

Fatima se distingue par sa subtilité (les préjugés racistes juste esquissés sont d'autant plus révoltants) et séduit par la finesse de ses approches.

Un tableau sensible, une franche réussite.

 

3e

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