Les garçons sauvages
Le projet de Bertrand Mandico dans ce film est une sorte de manifeste : s'inspirer d'un tas de références prestigieuses et gentiment subversives (Herzog, Fassbinder), questionner la question du genre (attention spoiler : les personnages de garçons sont en fait joués par des filles), ériger le factice en parangon du bon goût et redonner au film d'aventure façon L'île au trésor un vernis à la foi mauvais genre et non genré.
Le résultat est un gloubi-boulga qui ne m'a pas convaincu. Le succédané de trame narrative n'assume pas ses manquements : il faut le génie d'un Weerasethakul pour que la magie intrinsèque de la nature sauvage prenne le pas sur les exigences de la fiction. Les différents épisodes s'enchaînent sans vraiment de continuité, et notre intérêt s'étiole petit à petit, la curiosité se trouvant rapidement vaincue par l'irritation que le côté hyper-formaliste du film nous impose.
Finalement, j'ai l'impression d'avoir assisté à un Koh-Lanta queer tourné en roue libre dans un décor de carton-pâte, à l'imagination chétive et au style ampoulé.