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Articles avec #tokyo

Tokyo godfathers

La sortie du dernier Hayao Miyazaki ne doit pas nous faire oublier les autres maîtres de l'animation japonaise, tel que Satoshi Kon, malheureusement disparu prématurément en 2010. 

Satoshi Kon est l'auteur de seulement quatre longs-métrages d'animation, mais il a nourri avec ces quatre films l'imaginaire de nombreux réalisateurs : on dit par exemple que les rêves gigognes d'Inception de Christopher Nolan sont inspirés de ceux de Paprika, le dernier film de Satoshi Kon.

Avec Tokyo godfathers, c'est une curieuse veine réaliste qui est explorée par le réalisateur japonais. Le film s'attache à suivre le parcours nocturne de trois SDF : un homme bourru et alcoolique, un transexuel séropositif et une jeune adolescente fugueuse qui a poignardé son père. Ces trois-là, liés par une affection forgée à l'école de la rue, trouvent un bébé abandonné. Ils vont remonter la piste des parents jusqu'à retrouver la mère et comprendre le pourquoi de l'abandon...

Le film est très surprenant par le caractère cru de ses dialogues et de ses situations : on n'est souvent pas très loin de la vulgarité, sans jamais y sombrer. Satoshi Kon n'hésite pas à aborder des thèmes plutôt graves comme la mort, la violence, les remords. Le résultat est un curieux mélange de fantaisie à la manière de Capra et de tristesse empathique, façon Fassbinder. Les visions nocturnes de Tokyo, traitées comme des photos, sont sublimes.

Largement méconnu, Tokyo godfathers mérite d'être (re)découvert pour la virtuosité de son scénario, le caractère attachant de ses personnages et la douce poésie qui se dégage de ses belles images urbaines.

 

3e 

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Enter the void

Wild Bunch DistributionRegarder Enter the Void me rappelle cette blague idiote du fou qui dit "Ca fait du bien quand ça s'arrête" après s'être écrasé pendant des heures le pouce gauche avec un marteau tenu dans la main droite.

Première partie

Le générique est très chouette. Illisible. Sauf qu'on voit très bien Noé. Japonais. Psychédélique. Hype. Sympa. D'une certaine façon le film serait parfait s'il s'arrêtait là.

Deuxième partie

C'est un peu la suite d'Irréversible. Montage serré, caméra subjective (à chaque fois que le personnage principal cligne de l'oeil il y a un noir à l'écran, il fallait y penser), Oscar est un dealer à Tokyo, il a une soeur, Linda, un copain Alex, un client Victor. A ce moment là (30 minutes environ après le début du film), tout va bien, on ne s'ennuie pas trop.

Troisième partie

Oscar est tué. Son âme erre au-dessus de la ville.  Pendant deux heures on a droit à l'enchaînement : caméra plongeante sur les rues de la ville, scène de l'intrigue, plongée de la caméra dans un objet circulaire (vagin, égout, cendrier, lampe, feu de cuisinière, etc), sorte de vision d'un intérieur galactique ou vaginal (ou l'inverse), puis re-scène de l'intrigue, plongée... bref vous avez compris. Sans les tics de Noé l'intrigue tient en deux lignes : Oscar baisait la mère de Victor, c'est pourquoi Victor a niqué Oscar, Alex en pinçait pour Linda, qui elle se laissait séduire par Mario. C'est tout. C'est tout ? C'est tout.

Deux heures, c'est long. On a le temps de regarder en biais les voisins de calvaire. Les flash-backs sont tellement ridicules que je n'ose même pas en parler.

Si on cumule les scènes qui ne signifient rien (écrans monochrones, trip lié à la drogue, survol de la ville, matrice pleine de synapses colorés) on doit bien atteindre 45 minutes. C'est trop. Ah oui, on voit l'intérieur d'un vagin pendant l'acte (c'est marrant comme c'est éclairé de l'intérieur, ça doit être la mère Noël), et aussi après la réincarnation le cordon qui est coupé. Délivrance ! Enfin on peut sortir...

J'ai envie de dire à Noé : chiche de faire un film sans lumière rouge, sans plongée, et sans que la caméra tourne une fois autour de son axe. Fais ça, et après on discutera.

La psychologie nunuche qui s'attache au pauvre développement moral ne mérite même pas qu'on s'y attarde : je tête ma mère donc je fume, etc... En matière de psychédélisme à deux ronds, on touche le fond. Le livre des morts tibétain est commenté dès le début afin qu'on comprenne bien : quand deux personnes font l'amour, na na ni na na na, et à la fin tous les couples du Love Hotel dégagent des volutes positives : Hosanna ! Oscar est mort et ressuscité : à ce moment là, Enter the Void fait partie des films qu'on a honte de regarder jusqu'au bout tellement c'est bête.

RIP.

 

1e

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