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Christoblog

Articles avec #steve carell

Vice

Il y a un paradoxe terrible dans le film d'Adam McKay : il est à l'évidence à charge, mais il nous amène quasiment, de par son ton gentiment ironique, à apprécier le personnage de Dick Cheney, sûrement un des hommes politiques américains les moins aimables de ces trente dernières années.

Georges W. Bush et Donald Rumsfeld sont dépeints comme tellement idiots que Cheney en paraît intelligent...

La mise en scène tape à l'oeil, les anecdotes croustillantes et le montage foutraque nuisent finalement au propos, qu'on aimerait plus dense et profond. Alors que Vice doit être probablement très documenté, il apparaît comme une plaisante satire, pas désagréable à regarder mais qui ne nous apprend presque rien de nouveau.

Malgré ces réserves, le film mérite d'être vu pour au moins une raison : la performance irréelle de Christian Bale, qui habite magnifiquement son personnage avec une taiseuse intensité.  

 

2e

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My beautiful boy

Felix Van Groeningen a souvent montré son goût pour la mièvrerie, mais celui-ci était  pour l'instant dissimulé par un burlesque grinçant typiquement belge (Belgica, La merditude des choses)  ou une mélancolie mélodramatique sur-développée (Alabama Monroe).

Ici, le rouleau compresseur de la normalité américaine renvoie malheureusement le réalisateur à ses limites : My beautiful boy est affreusement convenu et ses tentatives d'émouvoir échouent lamentablement.

La faute en revient principalement aux acteurs. Rarement l'expression "balai dans le cul" aura connu meilleure illustration que celle fournie par la prestation terne et guindée de Steve Carell. Quant à Timothée Chamalet, trop propre et mignon pour être crédible en junkie jusqu'au-boutiste, il fatigue par ses minauderies tiédasses.

Félix Van Groeningen tente de masquer l'incurie de son scénario derrière des afféteries inutiles (le montage mélangeant différentes périodes), et on reste interdit devant l'exploit que constitue ce film : laisser complètement froid le spectateur, avec une histoire qui intrinsèquement devrait être bouleversante.

Une franche déception.

Felix Van Groeningen sur Christoblog : La merditude des choses - 2009 (***) / Alabama Monroe - 2012 (***) / Belgica - 2016 (**)

 

1e

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Battle of the sexes

Beaucoup de moyen, pas mal de bon et un peu de mauvais dans ce film à la croisée des genres.

Pour le moyen : la mise en scène un peu molle (on peine à reconnaître la vivacité des auteurs de Little Miss Sunshine), la narration sage, une histoire d'amour platement filmée, une bien-pensance qui peine à convaincre.

Pour le mauvais : des longueurs (la première scène de coiffure où on a envie de crier : ON A COMPRIS, T'ES LOURD). Le film aurait mérité d'être raccourci d'une demi-heure.

Pour le bon : une prestation énormissime d'Emma Stone qui parvient à tout transformer chez elle, de la démarche à la posture, et une reconstitution d'une partie de tennis bluffante. 

Au final, un moment de cinéma de moyennement agréable à plutôt plaisant, suivant l'intérêt qu'on porte au tennis, au coming out des tenniswomen lesbiennes, ou à Emma Stone. Pour ma part, c'est le versant féminisme décomplexé qui m'a le plus plu : l'aspect "je les emmerde tous ces connards de phallocrates, et je vais les niquer". 

 

2e

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Café society

Je vois bien ce que Woody Allen a voulu faire dans Café society : donner à voir les hasards de la vie, tout en peignant une époque, et en ressassant quelques-unes de ses obsessions.

Le première partie du projet est la plus réussie. Allen parvient à transformer une trame de marivaudage classique en une histoire plus banale, qui présente la particularité de ne désigner aucun de ses personnages en trompeur ou trompé. Une femme qui hésite, deux hommes dont un qui hésite aussi : tout le monde est honnête. Cette façon de construire le film est assez originale et touchante, même si dans sa deuxième partie je trouve qu'Allen échoue en partie à nous faire ressentir le poids du temps qui passe. 

Jesse Eisenberg, qui n'est pas un acteur que j'apprécie particulièrement, est ici très bon. Je ne dirais pas la même chose de Kristen Stewart, qui traîne sa dégaine de garçon manqué (dos vouté et rictus du coin des lèvres) avec un manque de nuance assez notable. Steve Carell est méconnaissable et Blake Lively convaincante dans une sorte de normalité en totale opposition avec son physique.

Tout ce qui entoure cette belle histoire d'aiguillage de vie est un peu fade, et trop souvent vu chez Allen : humour juif de base, amour du monde du cinéma, perfection des reconstitutions d'époque. La photographie est toujours trop jaune à mon goût, même si le directeur de la photographie a changé (Vittorio Storario a remplacé Darius Khondji, qui collaborait avec Woody Allen depuis Minuit à Paris).

Dans la litanie un peu monotone qu'est devenue la filmographie de Woody Allen, oscillant désormais entre moyen plus et moyen moins, Café society est donc un cru typique : on ne s'y ennuie pas vraiment, mais l'émotion n'est pas au rendez-vous.

Woody Allen sur Christoblog : Scoop - 2006 (**)  / Vicky Cristina Barcelona - 2008 (**) Whatever works - 2009 (**) Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu - 2010 (**) Minuit à Paris - 2011 (**)  / To Rome with love - 2012 (**) Blue Jasmine - 2013 (**) / Magic in the moonlight - 2014 (**) / L'homme irrationnel - 2015 (***)

 

 2e

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Foxcatcher

Tout est beau et bien fait dans Foxcatcher. La mise en scène est très agréable. La direction artistique est parfaite : les décors sont par exemple exceptionnels, dans la pauvreté comme dans l'opulence. La bande-son est excellente.

Sorte d'anti-Rocky baigné dans une lumière bleue-grise assez étrange, le film de Bennett Miller est à la fois diablement intéressant et un peu froid.

Alors qu'il raconte l'ascension d'un champion de lutte, il évite soigneusement les poncifs du film de boxe (genre The fighter, où il est aussi question de deux frères), pour se concentrer sur les relations ambigues qui se nouent entre le jeune lutteur et son mentor, un petit peu comme dans Ma vie avec Liberace : fascination / dépendance / initiation. Il y est aussi question de recherche du père. 

On est donc plus proche de The servant que de Million dollar baby.

Steve Carrell (sur)joue à mon goût le type coincé, menton en l'air, visage comme un masque, posture très raide, démarche mécanique.  Le couple Tatum / Ruffalo est par contre remarquable, et le véritable intérêt du film se loge dans les relations entre ces trois personnages.

S'il ne s'agit pas du chef d'oeuvre annoncé ici ou là, Foxcatcher est tout de même un beau morceau de cinéma à découvrir.

 

2e

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Crazy, Stupid, Love

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/82/68/61/19793413.jpgCe qu'il y a de mieux dans Crazy, Stupid, Love c'est l'affiche.

Elle est vraiment jolie avec ses trois photos, ses trois mots qui lui font écho, et son fond noir. Ensuite bien sûr, il y a Ryan Gosling, l'acteur qui monte, qui monte (et c'est le cas de le dire dans ce film si je peux me permettre !!). Certain(e)s l'apprécieront pour ... humm, disons, enfin vous voyez ... et d'autres, comme moi, pour son jeu très attachant, sa façon de froncer les sourcils en accent circonflexe l'air de ne pas y toucher.

Sinon, le film ne présente pas beaucoup d'autres caractéristiques enthousiasmantes. On peut porter à son crédit ce qu'il n'est pas : pas vulgaire comme la plupart des comédies US actuelles, pas complètement dénué de scénario (les rebondissements de la deuxième partie sont plaisants), pas mal réalisé, n'usant pas de ficelles trop grossières.

Il reste cependant un produit très formaté (beaucoup plus que le précédent opus du tandem Requa / Ficarra, I love you Phillip Morris), dont pas grand-chose ne dépasse et qui se termine par un classique happy-end larmoyant. 

Le point fort du film est sans nul doute son casting, assez convaincant.

Ah oui, il faut dire qu'on ne rit pas, ou si peu, ce qui est étrange pour une comédie sentimentale, qui en réalité est ici beaucoup plus sentimentale que comique.

 

2e

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40 ans, toujours puceau

Steve Carell. United International Pictures (UIP)Aguiché par les promos de la FNAC sur les comédies déjantées américaines (Farrelly, Carell, Stiller) me voilà doté de 6 DVD à regarder, dans un genre que je connais à vrai dire assez mal.

Au pif je commence donc par cette histoire de puceau de 40 ans : après tout, l'idée en vaut une autre.

Autant être clair : le début est passablement raté. On ne rit pas, ce qui est le comble pour une comédie, et on sourit à peine. Petit à petit le film développe une intrigue qui va le projeter vers un registre différent de celui pour lequel il est vendu (la comédie grasse).

C'est le jeu "blanc" de Carell qui permet le tour de passe-passe. Au fur et à mesure du film ce dernier paraît le seul mec normal de la distribution, les autres sont des allumés, des barges, des obsédés et les autres filles (à part sa copine) sont des folles ou des nymphomanes. Au final le film tire plutôt vers la comédie romantique, ce qui trouve son aboutissement dans un final très Bollywood. Donc pas mal, sans plus.

A noter que la seule scène hilarante du film (l'épilation d'un torse terriblement poilu) est revenue trois fois dans mon week end : dans 40 ans toujours puceau, dans une pub pour Granola au ciné, et dans la bande annonce de l'Age de Glace 3.

On s'en fout, vous me direz.

C'est vrai.

 

2e

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