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Christoblog

Articles avec #sidse babett knudsen

Club zéro

Rien ne va dans le nouveau film de Jessica Hausner.

S'il est entendu qu'il s'apparente plus à un conte qu'à un récit réaliste, il n'en demeure pas moins que l'école qui sert de décor au film est tellement invraisemblable qu'on a beaucoup de mal à entrer dans le film. La décoration, les costumes, les locaux : tout est froid, stylisé, désincarné à l'extrême (le cours de mandarin, le trampoline, la danse). 

On ne s'identifie évidemment à aucun personnage (la profondeur psychologique est nulle), mais plus grave, on se désintéresse assez vite de ce que l'on voit. 

Les dialogues semblent une compilation de tous les sujets à la mode, sans que l'on saisisse jamais où veut en venir la réalisatrice. S'il s'agit de dénoncer les excès de certaines théories, alors le film est très maladroit. S'il s'agit de dénoncer les abus d'une classe dominante, cela a été fait mille fois. 

Je me demande si le sujet du film n'est pas tout simplement de filmer des décors stylés comme une maison de poupée.

Une petite chose prétentieuse sans intérêt, qui pète plus haut que son cul, et qui ne me réconcilie pas avec la réalisatrice autrichienne, déjà coupable du calamiteux Little Joe.

Jessica Hausner sur Christoblog : Litlle Joe - 2019 (*)

 

1e

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L'hermine

Le dernier film de Christian Vincent entrelace subtilement plusieurs thèmes.

Le premier est passionnant. Il s'agit de suivre un procès d'assises très commun (un bébé de sept mois tué parce qu'il pleurait trop) de l'intérieur. Il n'est pas si courant de voir comment les jurés d'assises vivent leur expérience

Habituellement, les films de procès, dont le parangon est bien sûr Douze hommes en colère, s'attachent à bâtir un suspense sur la culpabilité de l'accusé. Ici, rien de ce type : le film s'attache à montrer les doutes, le travail de réflexion des jurés, les liens qui se tissent fugitivement entre eux. Le verdict est d'ailleurs d'une certaine façon expédié, escamoté.

Le deuxième thème du film est le personnage du juge lui-même : un homme sec, désagréable, mais qui réalise son travail avec précision et efficacité. On dit parfois que certains grands films sont des documentaires à propos de leur acteur principal, et c'est l'impression que l'on a en regradant L'hermine. Fabrice Luchini, qui est loin d'être mon acteur préféré, trouve ici un de ses tout meilleurs rôles : il ne surjoue jamais (un exploit pour lui !) et son personnage évolue tout en finesse. 

Le troisième thème du film est une histoire d'amour légère, aérienne, incroyablement ténue et fragile, entre le juge et un médecin urgentiste joué par la superbe Sidse Babett Knudsen (la présidente de Borgen). Il fallait sa classe naturelle et la formidable mobilité de son visage pour que l'on puisse croire à cette romance platonique, semblant provenir d'un autre espace-temps.

Le film permet à ces trois thématiques de ce répondre l'une l'autre. Sous ses dehors anecdotiques, il s'avère d'une belle et riche profondeur.

 

3e

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Borgen

Vous qui aimez les séries, il importe que vous regardiez immédiatement Borgen, sous peine de quoi vous pourriez vous retrouvez dans la situation de l'amateur de vin qui laisse lui passer sous le nez un Romanée Conti sans le goûter.

De quoi s'agit-il ? Nous sommes au Danemark, le royaume où l'on croise aussi bien Hamlet que le renouveau de la série européenne (The killing). Une femme politique centriste (qui se dévoue pour offrir Borgen à Bayrou ?) se retrouve à la faveur de circonstances hasardeuses en position d'être première ministre.

Suivent vingt épisodes palpitants durant lesquels les scénaristes vont parvenir avec une justesse de ton incroyable à entrecroiser les histoires personnelles (être femme et premier ministre, c'est possible ?) et intrigues politiques, toujours parfaitement ajustées. On compare souvent Borgen à A la Maison Blanche, comme une déclinaison européenne du walk and talk US, mais croyez moi, le modèle est assez différent, et encore plus palpitant.

La série nous entraîne en Afrique, en Afghanistan, mais aussi dans des hopîtaux psychiatriques danois ou dans des séminaires gouvernementaux avec le même bonheur. C'est excitant, rusé, malin, brillant, admirablement filmé et photographié, et surtout, surtout, c'est la plus forte addiction connue depuis .... depuis .... Lost ?

Il faut dire que le personnage de Birgitt Nyborg est magnifiquement interprété, et qu'il difficile, voire impossible, de ne pas tomber complètement dingue de cette femme découvrant l'ivresse du pouvoir, et la nécessité des compromissions.

 

4e

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