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Christoblog

Articles avec #sebastian koch

Black book

Parfait.

Voilà le mot qui me vient à l'esprit pour résumer ce que je pense de ce film de Paul Verhoeven, vraiment à la hauteur de l'excellente réputation dont il bénéficie (4,1 presse et 4,0 spectateurs sur Allociné).

L'écriture de Black book est remarquable. Chaque scène suit la précédente avec une précision chirurgicale, donnant à la narration un rythme époustouflant. Le script ne fait pourtant aucune concession à la facilité : l'intrigue est complexe, constituée de nombreux chausse-trappes, mais paradoxalement limpide à suivre.

La mise en scène de Verhoeven fait merveille. Les Pays-Bas sous domination nazie sont reconstitués avec un brio bluffant : la caméra du néerlandais virevolte, survole et se faufile dans des décors de toute beauté.

L'interprétation est enfin parfaite. L'actrice Carice van Houten crève l'écran, radieuse et combattante, séduisante et déterminée. Elle campe une héroïne comme on en a rarement vu au cinéma. On a aussi beaucoup de plaisir à retrouver Sebastian Koch (La vie des autres, L'oeuvre sans auteur), impeccable. Tous les personnages secondaires, et il y en a beaucoup, sont très convaincants.

Il y enfin la patte provocatrice de Verhoeven, ici atténuée et mise au service de l'histoire, mais qui donne au film une tonalité de réalisme absolu et adulte, puisque sexe, violence, humiliation et mort cruelle sont montrés frontalement.

Un film admirable, un des plus forts réalisés sur la seconde guerre mondiale et peut-être le meilleur de son auteur.

Paul Verhoeven sur Christoblog : Total recall - 1990 (**) / Elle - 2016 (****) / Benedetta - 2021 (***)

 

4e

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L'oeuvre sans auteur (parties 1 et 2)

Difficile pour moi de parler de L'oeuvre sans auteur sans penser très fort à l'artiste qui a inspiré le film, Gerhard Richter, mais s'en est désolidarisé au final. 

Même s'il ne s'agit pas du tout d'une biographie, l'ombre du génial allemand plane sur le film du début à (surtout) la fin, lors de laquelle la technique picturale initiale du peintre est exposé dans les détails.

Alors oui, le film de Von Donnersmarck a des semelles de plomb, voire de béton. Il n'y a guère de finesse dans cette oeuvre aux allures de téléfilm à rallonge, curieusement distribué en France en deux parties, alors que sa longueur finale (3h09) et comparable à celle de So long, my son, présent en même temps dans les salles. 

L'intrigue frôle avec le grotesque, et pourtant j'ai été captivé par le caractère à la fois feuilletonesque et enthousiaste du film. Ce n'est certes pas du grand cinéma, mais l'intensité que les acteurs mettent dans l'interprétation associée au souffle historique qui balaie le film finissent par entraîner la curiosité et par moment l'adhésion.

Paula Beer (remarquée dans Frantz de Ozon) et Tom Shilling (révélé par Oh boy) sont tous les deux plutôt convaincant, comme le vétéran Sebastian Koch.

L'oeuvre sans auteur intéressera les amateurs d'art contemporain comme les aficionados de fresques romanesques historiques. Un plaisir coupable de milieu d'été.

 

2e

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