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Christoblog

Articles avec #sean baker

Red rocket

C'est un raccourci un peu commode de qualifier Sean Baker (Tangerine, The Florida project) de cinéaste des marges du rêve US.

Il est bien plus que ça : c'est aussi un formidable directeur d'acteurs qui sait donner à sentir l'énergie brute qui peut se dégager d'une situation, d'un caractère ou d'une confrontation.

Le héros de Red rocket est une ex-star du porno (ce qu'est aussi par ailleurs le formidable Simon Rex, qui joue ce personnage) qui essaye de refaire sa vie dans un bled paumé du Texas, à l'ombre d'une gigantesque usine. Il n'est pas vraiment le bienvenu auprès de son ex femme, mais son énergie débordante et sa gouaille semble l'entraîner irrésistiblement vers une rédemption inespérée.

Le film est à la fois sombre et acidulé, drôle et touchant, sensuel et déprimant. Il est merveilleusement mis en scène et on ne s'ennuie pas une seconde. L'utilisation des décors naturels est formidable, et mérite à elle seule qu'on se déplace pour ce film.

Du beau, du grand Sean Baker.  

Sean Baker sur Christoblog : The Florida project - 2017 (***)

 

3e

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The Florida project

Très remarqué pour son premier film, Tangerine, Sean Baker était attendu au virage du deuxième film.

Il négocie celui-ci plutôt bien avec The Florida project, un tableau à la fois coloré, décapant et parfois émouvant, mettant en scène une jeune femme white trash vivant dans un motel avec sa petite fille.

Le film parvient, un peu à la façon des comédies italiennes des années 70, à manier de front plusieurs registres.

Le premier est le film d'enfants. La petite Moonee est renversante, et Sean Baker saisit parfaitement ce qui fait le sel des jeux d'enfants et des amitiés naissantes. L'aspect quasi documentaire du film (la petite fille jouant Jancey a été recrutée sur place suite à un casting sauvage) est très intéressant.

Le second registre du film est le drame qui montre la descente aux enfers progressive de la jeune femme jouée par l'explosive Bria Vinaite. Ces parties sont un peu moins convaincantes, par la faute probablement d'un scénario un peu faiblard et par le sentiment d'avoir déjà vu ce type d'enchaînement dramatique des dizaines de fois (par exemple dans Moi, Daniel Blake, dans un tout autre genre, évidemment).

Le troisième dominante du film, la plus plaisante pour moi, c'est le tableau vivant de la petite communauté vivant dans ces motels hyper-colorés jouxtant Disney World. Outre le décor extrêmement photogénique, on appréciera particulièrement la prestation tout en subtilité de Willem Dafoe. Sean Baker parvient à signer des scènes à la fois poétiques (le safari des vaches, les échassiers devant le motel), tendre (la locataire qui doit cacher ses seins) ou inquiétante (le pédophile qui rôde).

Un petit miracle chamarré, imparfait et attachant.

 

3e

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