Diamant noir
Il faut un certain cran à Arthur Harari pour se lancer dans un scénario de film noir complexe à l'occasion de la réalisation de son premier film.
L'intrigue de Diamant noir est particulièrement alambiquée, sans être profondément originale : il est question d'un petit délinquant qui apprend la mort de son père, perdu de vue depuis longtemps. Ce père s'avère avoir été spolié par sa famille, des diamantaires d'Anvers. A l'occasion des funérailles, l'occasion va être donnée au fils de s'incruster dans la-dite famille et d'y faire à la fois son trou et le lit de sa vengeance.
Disons-le, l'intérêt du film n'est pas vraiment dans le scénario, ni dans l'interprétation artificielle du pourtant magnétique Niels Schneider, mais dans la mise en scène et ses parti-pris formels tout à fait étonnants : éclairages artificiels néo-expressionistes en couleurs, rêveries suréalistes, accumulations de gros plans inquiétants, scènes émergeant d'un inconscient torturé (le quasi-viol par exemple), mélange malsain des genres, récurrence des motifs narratifs.
Le tout donne au film une tonalité hitchcockienne post-moderne (on songe aussi au Coppola de Tetro ou encore à De Palma) pas désagréable.
A suivre.